André Girard et Anne Boulandet
André Girard (1787-1863) qui était menuisier, épousa en janvier 1812 Anne Boulandet (1793-1880), fille de Pierre Boulandet et Anne Gauthé, de Vauclaix.
Leur contrat de mariage comportait une clause particulière : elle créait une communauté à 4, comprenant les parents et les futurs. La soeur d'André, Marie étant financièrement dédommagée en cas de partage. Ce qui se produisit rapidement car la mère mourut en décembre 1812 et le père en 1814
André à 27 ans et Anne à 21 ans se retrouvaient donc propriétaires du cabaret et de la menuiserie. Ils étaient aidés par la soeur d'André, Marie (20 ans), célibataire, qui habitait avec eux.
Un inventaire fut effectué le 11 avril 1814 par Maître Cahouet. La maison était loin d'être un palace : 3 chambres au rez de chaussée dont l'une était la salle commune recevant les clients, un grenier, une cave et moins d'un ha de terres. De l'autre coté de la rue ils possédaient également une pièce (appelée "la maison Baillot") servant probablement de menuiserie.
Mais le couple était avisé et travailleur et ce sont eux qui transformèrent ce petit cabaret en "auberge". Une évaluation réalisée en 1852 fait état de 6 chambres, un cabinet, une grange, une écurie double, une bergerie un toit à porcs un jardin, la "maison Baillot", 8 ha de champs et 1 ha de prés, une ouche d'une vingtaine d'ares.
Anne mit au monde 6 enfants dont 5 survécurent. Les deux derniers, Léonard et Anne jouèrent un rôle important dans la vie de l'auberge.
André faisait partie du conseil de fabrique et il était membre de droit du conseil municipal (car il était parmi les 6 personnes les plus imposées du village !)
Mais le 2 décembre 1852 devant Maître Cahouet le couple André et Anne Girard vendit tous ses biens à Claude Graillot, cantonnier et propriétaire à Montigny-en-Morvan !
L'auberge du xviiie siècle
"Le 4 juin 1744 au soir, quatre cavaliers1 arrivent à Montreuillon par le chemin de Saint-Maurice et s'arrêtent devant l'auberge du village. Ils ont quittés Nevers la veille et fait étape à Saint-Saulge où ils ont écouté la messe avant de chevaucher pendant les 7 lieues2 qu'ils leur restaient à parcourir. Maintenant ils descendent de leur monture, demandent gîte et couvert au cabaretier François Girard et se présentent [...]" (C. Epin, 1989 p.145)
"[...] Ces récits anecdotiques alimentent les conversations de l'auberge de Girard, c'est le principal cabaret de Montreuillon au xviiie siècle où l'on brasse tous les échos du village. Comme l'échope des commerçants, l'atelier des artisans, il entretient la convivialité et chacun y obtient sa reconnaissance. [...]" (C. Epin, 1989 p.128)
Ces témoignages font remonter au plus tard à 1744 l'existence de l'auberge alors tenue par la famille Girard
François Girard (1682-1758) a passé toute sa vie à Montreuillon, il a épousé Marguerite Branaux(?-1770) qui lui a donné un fils, André
André Girard (1716-1762) épousa une fille de Montreuillon, Pierrette Baloux (1724-1782) et ils eurent un fils, Joseph.
Joseph Girard (1760-1814) avait 2 ans quand son père est mort. Sa mère se remaria, d'abord avec Barthélémiy Prévotat ; elle devint veuve à nouveau et elle épousa alors André Febvre. Aucune indication ne fut trouvée indiquant qui s'occupait de l'auberge jusquà ce qu'il soit en âge de reprendre l'affaire. Quoiqu'il en soit il épousa Catherine Savre (1758-1812) et devint à son tour cabaretier. Ils eurent un fils et lui donnèrent le même prénom que ce père qu'ils ne connurent pas, André
André Girard (1787-1863) épousa Anne Boulandet (1793-1880) et ils eurent 6 enfants dont 5 survécurent (voir encadré). En 1852, Ils durent faire une dépense très importante qui les obligea a vendre leurs biens
C'est la petite dernière Anne Girard (1826-1900) qui prit le relais de ses parents. Elle se maria en 1853 avec Léonard Migneau(1824-1890) et racheta les biens de son père à Claude Graillot ouvrant l'ère de l'"auberge Migneau".