Montreuillon
Montreuillon, un village millénaire au cœur de l'Europe
Logo Montreuillon

 

Accueil

 

Montreuillon-culturel - (https://montreuillon.eu)

Histoire

Le fait religieux à Montreuillon

Influence structurante de l'Église

De la communauté de Tesgone
à la paroisse Saint-Jacques et Saint-Maurice de Montreuillon


 

Bouton fermer

 

L'abbaye de Cluny

Le 11 septembre 910, Guillaume Ier dit "le pieux", Duc d'Aquitaine et Comte d'Auvergne, du Velay, de Mâcon et de Bourges céda un terrain à une douzaine de moines bénédictains vivant sous la règle de St-Augustin et créa l'abbaye de Cluny.

Avec le temps l'Institution bourguignone située en limite de régions de droit germanique et romain, à la frontière linguistique entre la langue d'oc et d'oïl, ne dépendant d'aucun souverain si ce n'est le pape, avec un millier d'abbayes-filles devint l'une des plus prestigieuses de l'occident.

Elle bénéficia de l'action de 4 premiers abbés exceptionnels :

  • Odon (927-942),
  • Mayeul (954-994),
  • Odilon 994-1049)
  • et Hughes (1049-1109).

Après l'épisode peu glorieux de l'indigne abbé Pons, excommunié en 1122, Le dernier des grands abbés, Pierre de Monboissier mort en 1156 ne put empêcher la lente et confortable sclérose qui sera dénoncée par St-Bernard de Claivaux.

Leurs successeurs furent plus politiques que religieux (famille de Guise, Armand du Plessis, cardinal de Richelieu, prince de Conti, ...)

En 1757 Le dernier abbé avant la Révolution, D. de La Rochefoucault mit en place "l'étroite observance" mais en 1790 les communautés religieuses furent dissoutes, les moines expulsés, les biens confisqués, le mobilier, les tombeaux et mausolés détruits par les révolutionnaires.

En 1798 l'église abbatiale fut elle même démolie. .

Bouton fermer

Jean Partiot (1926-2013)

Colonel d'aviation, médaille de la libération et Commandeur de la Légion d'honneur, Jean Partiot servit son pays sur plusieurs continents au long d'une vie trépidante et dangereuse

Une fois en retraite, il replongea ses racines dans sa terre de Montreuillon

Il réalisa en particulier une généalogie riche de plus de 1200 fiches et remontant à 1543 : rares sont les vieilles familles de Montreuillon qui n'ont pas à un moment ou a un autre mélé leur sang à sa famille. Il vérifia des milliers d'actes et consacra beaucoup de temps à observer et comprendre par lui-même les lieux où avaient vécu ses lointains parents.

Un autre essai significatif intitulé "Sébastien Partiot, petit propriétaire au XIXe siècle" témoigne de la grande connaissance et de l'amour qu'il portait à son terroir et à ceux qui en vécurent

Malheureusement ces documents n'existent pour l'instant que sous forme dactylographiée en une quinzaine d'exemplaires destinés à sa famille

Bouton fermer

Christian Epin

Né à Paris en 1954, Christian Epin, Docteur en Histoire moderne et contemporaine est un amoureux du Morvan. Il est propriétaire d'une résidence à Montreuillon.

Il a en 1989 écrit un livre intitulé "Montreuillon, la durée et l'instant"- Edition Parimage, constituant l'Histoire très complète de ce village.

Ses recherches, en particulier celles ayant abouti à la localisation de la bataille de 1475 permettent de rapprocher de la réalité certains aspects légendaires d'une tradition orale ancestrale.

Aujourd'hui Secrétaire général de l'Académie du Morvan il prépare une biographie sur le Duc de Praslin (1712-1785) Chatelain de Chassy (commune de Montreuillon) et Ministre de Louis XVI.

Bouton fermer

Abbé Jacques Félix Baudiau

Né en 1809 à Planchez, près de Château-Chinon, mort en 1890, l'abbé Jacques-Félix Baudiau (il écrivit son nom Baudiot jusqu'en 1856) a exercé son ministère en majeure partie à Dun-les-places dans le Haut-Morvan.

Son oeuvre principale est "Le Morvand ou essai géographique, topographique et historique sur cette contrée" paru en 2 tomes en 1854, puis en édition plus complète en trois volumes en 1866 et enfin seconde réédition en 1990.

Malgré quelques erreurs, en général mineures, son ouvrage présente un reflet fidèle de la vie de la région.

Il a laissé le souvenir d'un homme de bien et d'un savant.

Bouton fermer

Christian Bouchoux

Originaire du Morvan et professeur d'Histoire en région parisienne.

Il est l'auteur de plusieurs articles et travaux sur Arleuf et le Morvan sous l'ancien régime (société, population, généalogie, ...)

Membre de l'Académie du Morvan, il participe activement à l'organisation de la bibliothèque.

Il est concerné par tout ce qui est patrimoine du terroir morvandiau

Bouton fermer

 

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord Prince de Bénévent

(1754-1838)) :

  • Ecclésiastique contre son grès il devint évêque d'Autun en 1788 et Homme de pouvoir sous tous les régimes et jusqu'à sa mort en 1838
  • agent général et député des Etats généraux sous la monarchie,
  • Président de l'Assemblée nationale et Ambassadeur sous la Révolution,
  • Ministre des relations extérieures sous le Directoire (1re république), le Consulat et le 1er Empire,
  • Président du gouvernement provisoire,
  • Ministre des Affaires étrangères et Président du Conseil des Ministres sous la Restauration,
  • Ambassadeur sous la Monarchie de Juillet !

 

Diplomate exceptionnel, Homme des lumières et libéral, il était également surnommé "le diable boiteux" (moins élégamment Napoléon lui dit un jour : "vous êtes de la merde dans un bas de soie". Non sans le maintenir en poste, il avait trop besoin de lui !)

Il était à la fois célèbre, pour son cynisme, ses vices et sa propension à la corruption, mais aussi pour son intelligence et son pragmatisme visionnaire (qui lui a en tout cas permis, en cette période plus que troublée de mourir tranquillement dans son lit à l'âge de 84 ans, après une ultime pirouette diplomatique : s'être réconcilié avec Dieu et l'Église !).

Cependant on raconte aussi que, moins crédule, un représentant d’une cour du Nord vint gaiement annoncer la nouvelle de la mort du diplomate, en ces termes, à M. Guizot : "Et bien ! Vous savez ? le Prince de Talleyrand a fait son entrée triomphale aux enfers. Il y a été fort bien reçu." Satan lui a même rendu de grands honneurs, tout en lui disant cependant : "Prince, vous avez un peu dépassé mes instructions."

Bouton fermer

 

Marie-Jean-Antoine-Nicolas de Caritat Marquis de Condorcet

(1743-1794) :

Ancien élève des Jésuites, était un intellectuel brillant comme peu d'époques en ont connu.

A la fois mathématicien génial comme le montrent ses travaux sur le calcul intégral, les probabilités et les statistiques, mais aussi philosophe des lumières et politicien.

Il était Secrétaire de l'Académie des sciences et de l'Académie française et il fut l'un des responsables de l'adoption du système métrique.

Très éclectique et foisonnant d'idées, il défendit la cause de femmes, se prononçant pour leur droit de vote (il fallut attendre plus de 150 ans et le général de Gaulle pour que ses idées soient reprises) ou encore, il était opposé à la peine de mort et défendit Louis XVI (!).

Il proposa un système d'assurances agricoles et de mesure du risque.

Enfin il fut à la source de ce qui deviendra l'éducation nationale.

Malheureusement, en cette période politique révolutionnaire difficile, il devenait trop gênant : il mourut en prison, probablement assassiné et son corps fut jeté en fosse commune.

Bouton fermer

 

Théodore-Augustin Forcade :

(1816-1885) :

Né en 1816 à Versailles, il devint prêtre des missions étrangères de Paris et fut ordonné en 1839.

Homme de caractère qui se faisait appeler simplement "Augustin"

Il exerça son apostolat au Japon (vicaire apostolique de Tokyo, 1846-1852), en Chine, en Guadeloupe (Évêque de Basse-Terre, 1853 à 1860), devint Évêque de Nevers (de 1860 à 1873) et Archevêque d'Aix-en-Provence(de 1873 à 1885) jusqu'à sa mort en 1885.

Doté d'un remarquable esprit missionnaire, il portait une grande attention aux pauvres (en guise de mise en condition de ses ouailles, il invita une vingtaine de miséreux à sa table lors du banquet qui suivit son installation à Nevers).

En 1858, il enleva Bernadette Soubirou de l'Ecole des indigents de l'hospice de Lourdes pour qu'elle suive gratuitement les enseignements des soeurs de la Charité de Nevers. En 1860 il contribua à éveiller sa vocation.

Il reçut ses voeux perpétuels en 1866 et sa profession de foi en 1867.

En 1879 il s'opposa à la loi Ferry du 18 mars 1880 et devint une figure majeure de la résistance à la laïcisation de la société.

Il attrapa le choléra à Lançon-de-Provence en rendant visite aux malades et il en mourut en 1885.

 

Sommaire

 

Montreuillon, terre de mission

En attendant la fin du monde

Qu'il se soit appelé Rumilius ou Rupilius le premier propriétaire romain qui s'installa sur l'oppidum gaulois, qui s'appellera Monte-Rumilionis au xiiesiècle, Mons Rupillionis au xiiie (C. Epin, 1989) et Saint-Maurice aujourd'hui 32, fut sans doute l'un des pionniers qui défrichèrent la forêt pour y pratiquer paisiblement l'agriculture après une vie militaire héroïque.

Mais l'empire romain sur son déclin augmentait sans cesse les impôts et les barbares pillaient tout ce qu'ils trouvaient sur leur passage : les cultivateurs abandonnaient leur terre pour rejoindre les bagaudes 1

Ils vivaient alors de chasse et de rapine. Souvent, ils s'installaient au plus profond de la forêt protectrice (J.E. Courtois et L. Olivier, 1985) et subsistaient en autarcie.

Les uns après les autres, Alamans, Huns, Burgondes, Francs, Sarrasins, Normands, Hongrois, vidèrent ainsi le Morvan de sa population déjà faible et rendirent de ce fait les terres à la forêt

Et ce jusqu'à la fin du monde c'est à dire, selon les croyances répandues, celle du premier millénaire ... !

 

Le prieuré

Le xie siècle arriva sans l'avènement de l'Antéchrist 31 et l'apocalypse fut reléguée à un autre millénaire. Le monde religieux se remit à croire en sa mission d'évangélisation et plus prosaïquement en l'opportunité d'acquérir des domaines agricoles sources de revenus pérennes.

Ainsi de nombreuses abbayes essaimèrent dans les contrées païennes reculées du Morvan. (J.-F. Baudiau, 1865, t.1, p.120), (J. Levainville, 1909, p. 239), (D. Carron, 2006)).

Un bout de terrain situé au pied du promontoire de Saint Maurice fut donné par les successeurs de Rupilius à l'Abbaye Saint-Martin de Nevers 3, probablement en garantie du repos de leur âme. Elle y installa un prieuré et quelques chanoines4 laïcs ou séculiers qui vivaient sous la règle de Saint-Augustin 6 (A. Beaunier 5, 1726).

Ce fut l'amorce d'une pénétration religieuse chrétienne et agricole dans la région : des colons 7 agriculteurs pouvaient travailler moyennant une rémunération, cet avantage étant perçu sous la protection de Dieu et les solides murs d'une maison-forte.

Avec le temps, ils pouvaient obtenir une tenure censive8 qui les fidélisait dans la région et les villages se constituèrent. C'était des équipes d'essarteurs 9 qui rendaient la fertilité au sol par la technique de l'écobuage 10 et qui mettaient les terres en culture.

Ces colons étaient très recherchés par les propriétaires terriens car le travail dans ces forêts profondes était très difficile. Petit à petit au xiiie siècle, les communautés taisibles, calquées sur l'organisation des prieurés de chanoines laïcs et qui furent nombreuses dans le Morvan, virent le jour.

Au xiie siècle l'église paroissiale fut construite et au xiiie siècle elle fut dédicacée à Saint‑Jacques‑le‑Majeur. Des chanoines devinrent prêtres; ils assurèrent le service de l'église paroissiale et par la suite des 2 églises Saint‑Jacques et Saint‑Maurice.

Le prieuré fut racheté en 1796 par l'Abbé et Maire Nicolas Javin un brillant théologien, qui malheureusement mourut fou sans avoir payé toutes ses échéances. Il était insolvable et sans héritiers, aussi le bien fut déclaré en déshérence et le vieux prieuré médiéval en mauvais état fut détruit.

Localisation du prieuré

Aux pieds du promontoire de Saint-Maurice, au niveau du pont sur le Bruit 2, une pierre taillée et un gros bloc de fondation furent retrouvés lors de travaux de construction d'une maison moderne.

Ces vestiges furent retrouvés exactement à l'emplacement d'un édifice religieux indiqué sur la carte de Cassini de 1759.

En face, de l'autre côté du ruisseau, le vieux cadastre indique "le pré du prieuré" (C. Epin 1989).

Tout concorde donc pour le situer en cet emplacement.

 

Localisation du prieuré
Localisation du Prieuré
Carte Cassini 1750
Le pré du prieuré<br />au 1<sup>er</sup> plan, le ruisseau du 'Bruit'
Le pré du prieuré
au 1er plan, le ruisseau du 'Bruit'

 

 

Sommaire
haut

 

 

Le temps des pélerinages

La Maison-Dieu

Montreuillon était un carrefour de communication situé sur la périphérie du Morvan et sur la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Loire et celui de l'Yonne, à la limite entre les diocèses d'Autun et de Nevers.

Les voyageurs qui se rendaient d'Auxois en Charollais, comme d'ailleurs les soldats et les écorcheurs au comportement de brigands, connaissaient bien cet itinéraire.

Plus paisibles, ceux qui fréquentaient les églises et monastères proches pour rendre hommage aux saints martyrs :

Saint-Benigne à Dijon, Saint-Symphorien à Autun, Saint-Andoche et Saint-Thyrse exécutés à Saulieu, Saintt-Prisque à Auxerre. D'autres encore comme Sainte-Reine à Autun ou plus proche de Montreuillon, Saint-Eptade de Cervon (D. Carron, 2006) et Saint-Léonard à Corbigny.

Ceux qui enfin après 1103 étaient appelés "pélerins" (D. Carron, 2006) qui se rendaient plus loin, à Vezelay ou à Cluny ou encore entreprenaient le long voyage de Compostelle.

Ils pouvaient se rendre de Vézelay à Corbigny pour invoquer Saint-Léonard11 : ils s'arrêtaient à la Maison−Dieu12 de Montreuillon avant de rejoindre la via Lemovicensis13 (Limoge) par Nevers ou poursuivaient par le sud pour se rendre à Autun, à Cluny ou au Puy-en-Velay (via Podiensis)14 en profitant du réseau clunisien particulièrement dense dans la région.

En effet, sur la rive droite de l'Yonne, l'Église de Nevers avait construit une "Maison-Dieu", auberge-hôpital rural hébergeant et apportant quelques soins aux pélerins, aux humbles et aux affligés de passage, mais aussi aux pauvres du village et aux femmes enceintes.

Ce type d'établissement était généralement tenu en Morvan par des sœurs de l'ordre des Augustines. Elle fut construite probablement quand l'église du village fut dédicacée à Saint-Jacques (en tout cas, il en était fait état dans le Pouillé16 de 1479).

La "chapelle de la Pitié" qui lui était attachée permettait de se recueillir ou de demander à Dieu un complément de soins et la guérison 17 ...

La Maison-Dieu a disparu mais la chapelle qui existait encore au xviiie siècle dépendait encore de l'Évêché de Nevers (C.Epin, 1989).

 

 

L'église Saint Jacques<br />dans la brume
L'église Saint Jacques
dans la brume
L'église Saint Jacques<br />a mis son manteau blanc
L'église Saint Jacques
a mis son manteau blanc
L'église Saint Jacques depuis la route de Montcheru
L'église Saint Jacques depuis la route de Montcheru
L'église Saint Jacques, la nuit
L'église Saint Jacques, la nuit

 

 

 

Le temps des cathédrales

Église castrale de Saint-Maurice

L'existence au xviiie siècle d'une chapelle castrale18 sur l'éperon de Saint Maurice est établie.

Le fait que les Comtes de Nevers y aient installé un chapitre collégial également (C.Epin, 1989).

Mais l'époque de sa dédicace à Saint-Maurice reste inconnue.

L'édifice mesurait une vingtaine de mètres de long sans transept ni sacristie. Il se dégrada avec le temps jusqu'à devenir dangereux pour les fidèles. Il fut désaffecté, abandonné au xviiie siècle et au début du xixe siècle il n'en restait rien.

Un bénitier fut cependant retrouvé de même qu'un chapiteau. Malheureusement celui-ci fut détruit.

Un battant de cloche de 50 cm pesant 13 kg fut également déterré sans qu'il ait été possible de préciser avec certitude son origine.

Enfin il est bien connu à Montreuillon qu'un labour au niveau de l'ancien cimetière remonte de temps en temps des ossements humains …

L'église de Saint-Maurice demeure cependant, 2 siècles après sa disparition, dans la mémoire collective.

 

 

 

église paroissiale Saint-Jacques

L'Église primitive du douzième siècle

L'église paroissiale de Tesgone fut construite au xiie siècle. Elle mesurait 27 m de long 9 m de large et 15 m au transept.

En 1129, Honorius III étant pape, elle fut donnée au prieuré qui pouvait en toucher les revenus.

En 1130, le village devint une paroisse et l'église en recevant son érection canonique 23 devint "curiale à la collation 24 d'un curé" (appelé "prieur" jusqu'au xxe siècle).

Au xiiie siècle Tesgone devint Mont‑Reuillon25 et l'église fut dédicacée 26 à Saint-Jacques du fait peut-être du fréquent passage de pélerins se rendant en Galice.

Peut être aussi du fait du passé missionnaire de l'évêque de Béthléem ?

 

L'épisode Bethléem

(Source principale : A. Delaitre-Rélu, 2005)

A Clamecy, en 1117 Guillaume II Comte de Nevers créa la Maison-Dieu de Panthénor pour l'hébergement des Pélerins malades de retour de Terre Sainte et vers 1150 la chapelle annexe dédicacée à Notre-Dame fut construite.

Huit chanoines de "l'Ordre de l'Etoile" et soumis à la règle de Saint-Augustin y furent installés.

En 1167 le Comte Guillaume IV de Nevers partit en croisade pour y mourir de la peste l'année suivante mais il légua par testament à l'évêque de Bethléem en Palestine, au cas où ce fragile évêché ne subsisterait pas, le bourg de Panténor-près-Clamecy"et le bourg situé outre les ponts de Mont‑Reuillon" (G.Coquille, 1590 p382 - M. Quantin, 1885).

En 1187 le Royaume de Jérusalem fut pris par les sarrasins et l'évêque Régnier IX revint en Bourgogne en 1223 pour se retirer à Panténor-près-Clamecy qui fut érigé en évêché.

L'un de ses successeurs (Galhard d'Oursault ?) transporta sa juridiction sur Montreuillon au Comte Robert III de Flandres, Comte de Nevers.

 

L'église du dix-septième siècle

Au xvie siècle, peut-être en 1591 (C. Epin, 1989) l'église de Montreuillon fut détruite par un incendie et progressivement restaurée jusqu'en 1615.

Le tombeau des prieurs sous le choeur fut préservé et deux chapelles ajoutées en transept.

- celle du Nord abritait une sépulture des seigneurs de Chassy et de leur famille.
- celle du sud les fonds baptismaux et le confessionnal.

 

Le clocher foudroyé

(Source : Archives diocésaines conservées aux archives départementales)

Le curé Guillaume Péchereau rapporta un événement tragique dans les registres paroissiaux : le 10 juin 1718, lors d'un terrible orage, la foudre tomba sur le clocher et décrocha la cloche.

Le pauvre maraîcher, Jean Gautherin qui s'était abrité sous le porche fut tué sur le coup (par la foudre, la cloche ou les deux ?).

Grâce à Dieu, le curé, un saint homme avisé qui demeurait à proximité, affirma que "l'âme du maraîcher n'avait pas encore quitté son corps". Il put donc lui administrer l'Extrême-onction (comme il se doit, il lui imposa les mains pour chasser le Diable, lui donna l'absolution et le guérit des misères de ce monde par l'onction du Saint-Chrême).

Le pauvre Jean qui avait déjà subi 2 épouvantables famines (1693-94 et 1709-10) était aussi 2 fois veuf (cf. généalogie).

A 57 ans, il entra ainsi en toute sérénité dans la vie éternelle et le village l'inhuma en terre chrétienne à la satisfaction générale.

Pendant les 12 années qui suivirent, le clocher et le toit furent réparés, couverts de tuiles et la cloche fut "baptisée" et installée en juin 1730.

 

L'église du dix-neuvième siècle

En 1868, l'édifice était devenu trop petit pour la population de 1250 habitants que comptait alors le village et de plus elle menaçait de s'effondrer.

Il fut donc décidé de la reconstruire complètement au même emplacement que l'église primitive.

Des plans furent élaborés par un architecte d'Avallon sur les instructions des souscripteurs et le Conseil de fabrique 27 les approuva. Le Conseil municipal fit de même, mais étant déjà engagé sur la construction d'une nouvelle école, il demanda une contribution de l'État;

Une controverse naquit alors avec les inspecteurs généraux des édifices diocésains de Paris qui souhaitaient ramener les ambitions à de plus modestes proportions, ce qui conditionnait le versement de la subvention.

Le plan fut donc revu à la baisse et la première pierre put être posée par le Vicaire général, Mgr Crosnier en mai 1870.

Mais, deux mois plus tard, le 19 juillet la France déclarait la guerre à la Prusse et la perdait.

La Troisième République, à tendance anti-cléricale vit le jour et à Montreuillon les républicains gagnaient la Mairie. L'affaire du financement de la construction de l'église devint politisée : pour décrédibiliser le parti favorable au clergé, il fut proposé de lever une contribution publique qui serait forcément impopulaire !

Alors les donateurs réunirent les fonds supplémentaires nécessaires, et poursuivirent la construction de la nouvelle église sans nouvelle aide de l'État et selon les premiers plans (35 m de longueur intérieure, 14 m de largeur, avec transept, déambulatoire et 3 chapelles au chevet arrondi à pans coupés, flèche pourvue de 4 clochetons qui avoisine les 33 m de hauteur !). Les blasons des familles Talleyrand-Périgord et de Choiseul, gravés dans la pierre au dessus du linteau de la porte de la chapelle Nord, témoignent encore aujourd'hui de cet épisode

le 5 octobre 1872, l'édifice fut dédicacé 26 par l'évêque Mgr Théodore-Augustin Forcade28 qui déclara : "c'est la plus belle église que j'ai jusque là consacrée" . La cloche offerte par les Talleyrand-Périgord fut bénie et installée dans le clocher : la dédicace moulée dans la fonte rappelle à chaque angelus la nécessité d'écouter la voix de Dieu ("Audi quaeso vocem Domini quam ego loquor ad te et bene tibi erit et vivet anima tua")29

D'après les spécialistes en architecture, cette construction ne respecte pas toutes les règles de l'art.

Mais ne faut il pas plutôt suivre C. Epin quand l'historien se fait poète : "Les mémoires associent le sanctuaire paroissial à tous les heurs et malheurs de l'existence. L'idée même de Montreuillon s'accompagne de l'image de son église où le clocher scande à la fois les rythmes quotidiens et sert de vigie aux âmes du village" ?

 

L'angelus de Montreuillon

 

Dédicaces des cloches

 

Dédicace de la cloche posée en 1872

Texte relevé par : B. Partiot et M. Perrin

J'ai pour parrain noble et généreux Augustin-René-Adalbert-Paul de Talleyrand-Périgord Comte de Périgord 21 et pour marraine gracieuse Demoiselle Cecile-Charlotte-Marie de Talleyrand-Périgord 21.

Don de Mr le comte de Périgord, anno domini MDCCCLXXII 30.

"Audi quaeso vocem Domini quam ego loquor ad te et bene tibi erit et vivet anima tua29 jerem 38.20"

Bénite par Monseigneur Théodore Augustin Forcade 28 Évêque de Nevers, Pierre Picault Curé de Montreuillon.

 

Dédicace de la cloche posée en 1900

Texte relevé par : B. Partiot et M. Perrin

Je me nomme Jeanne-Louise-Jacqueline-Reine-Antoinette et j'ai été baptisée les premiers jours du premier mois du xxe siècle

J'ai pour parrain très bon chrétien Jacques Prévotat ancien Maire de Montreuillon trésorier de la fabrique et pour marraine trés noble et trés généreuse Dame Louise-Jeanne-Marie-Edith Leclerc de Juvigny représentée par très gracieuse Demoiselle Jeanne-Marie-Louise jourdan du Mazot

Mgr Etienne-Antoine-Alfred Lelong évêque de Nevers, Pierre Dominique Farinotte curé de Montreuillon, Louis Courtial Maire, Ernest Royer adjoint, Pierre Bobin Président de fabrique, François Fontaine ordonnateur

Partie basse de la cloche : Jacques Prévotat trésorier, Etienne Partiot, Lazare Taupin membre du bureau. "audite disciplinam et estote sapientes"

 

 

 

Égalité des genres et laÏcité

 

L'école des filles de Montreuillon

Source : Christian Epin

En 1855 à Montreuillon, le Duc A.M.E. de Talleyrand-Périgord propriétaire du château de Chassy 1 et son beau-frère, le Comte A.C.G. de Choiseul-Praslin 1 s'appuyèrent sur la loi Falloux pour fonder une école "pour l'instruction des filles et la visite des malades".

Ils en confièrent l'animation aux soeurs de la Providence (de Portieux) dont la qualité de l'enseignement est encore de nos jours reconnue.

Ainsi les religieuses, Scolastique Palon, Thérèse Massard et Eusèbe Vergeron quittèrent leur Lorraine natale pour s'installer à Montreuillon où elles entretinrent d'excellentes relations avec la municipalité et les habitants

Plus de 120 jeunes filles fréquentaient l'institution dans les années 1872.

Elle survivra presque un demi-siècle, jusqu'à ce que la série de lois anticléricales de Paul Bert, Jules Ferry, Goblet et Emile Combes interdise l'enseignement à toute congrégation et expulse les religieux.

Heureusement à Montreuillon, grâce à Melle Billard une institutrice dynamique et l'appui de la municipalité, le relais a pu être pris dès le départ des religieuses.

L'effectif des filles qui était tombé à 45 en 1902 passa à 83 en 1904 et personne ne trouva plus anormal que l'égalité des sexes soit respectée devant l'instruction.

 → L'école de Montreuillon dans l'histoire de l'éducation nationale  …

 

 

Montreuillon et son environnement religieux

 

Une puissance excessive de l'Église

Il serait abusif de juger l'action de l'Église avec la perception du xxie siècle : un millénaire s'est écoulé depuis l'installation du prieuré de Montreuillon, une révolution a depuis complètement rebattu les cartes et l'institution elle-même s'est réformée.

Il est vrai qu'elle engendra de grands et saints hommes et femmes, mais beaucoup d'ecclésiastiques menaient une vie dissolue, expédiaient facilement "ad patres" leurs semblables, quant à la charité … !

Il suffit de se rappeler que C.-M. de Talleyrand était évêque d'Autun, que Richelieu et Mazzarin étaient cardinaux et s'ils étaient incontestablement de grands politiques, aucun n'était un paragon de vertu !

L'inquisition et les croisades ne contribuèrent pas non plus à sa gloire ... !

Tout cela aurait pu être relativisé par l'Histoire, mais c'est en fait l'Église elle-même, par son excés de puissance qui a entraîné les graves crises anticléricales du xixe siècle, à Montreuillon et dans tout le Morvan et l'affaiblissement de son pouvoir temporel

 

Puissance financière

Les moines pouvaient individuellement vivre pauvres mais l'Église, ne l'était pas : les abbayes et les monastères étaient généralement de grands propriétaires fonciers et de véritables seigneuries.

Ils étaient des centres intellectuels, économiques et politiques mais ils étaient aussi attentifs aux contingences de ce monde.

De riches donateurs, qu'ils aient eu besoin de quelques indulgences et cherchaient "un remède de leur âme"... ou qu'ils fussent simplement généreux, contribuaient à leur financement.

Les Abbés détenaient des droits de justice comme tout seigneur sur ses terres. Les peines étaient souvent des amendes ... sources de recettes !

Enfin, 9 croisades furent initiées par les papes et avant de partir à l'aventure chacun se devait de se mettre en règle avec Dieu : les péchés étaient remis avant le départ et ils avaient une garantie d'impunité pour le massacre des infidèles

Le pillage et le viol faisaient partie des us et coutumes de l'époque donc n'étaient pas pris en compte, mais ils pouvaient quand même mourir !

Aussi, avant le départ, les dons au profit de l'Église en échange du salut de l'âme du croisé affluaient (on ne sait jamais, si leurs héritiers oubliaient de le faire ...!).

 

Puissance politique, intellectuelle et morale

Très tôt, les ecclésiastiques reçurent une éducation et une culture d'autant plus proche de celle de la noblesse qu'ils en étaient issus : si le fils aîné héritait de tout, hors les réserves d'apanages 33, le second entrait souvent dans les ordres et le troisième dans l'armée (la plupart des Templiers étaient d'ailleurs issus de la petite noblesse).

Les moines, souvent lettrés, avaient aussi reçu une formation classique au sein du monastère (grammaire, rhétorique et dialectique) en particulier lorsqu'ils y étaientt entrés jeunes oblats 34.

Ils avaient l'habitude du pouvoir, faisaient partie de réseaux d'influence, l'information circulait bien entre eux et tout écart de conduite était absous en confession35 par le sacrement de la pénitence !

Ce pouvoir intellectuel était mis au service de la gestion de la morale : le bien et le mal et comment cela devait se traduire en termes dogmatiques !

Cela leur donnait évidemment un avantage considérable dans leur relations avec ceux que d'aucuns appelaient "les rustres" : les affirmations de "Monsieur l'Abbé" n'étaient pas discutables ! Alors si Bernard de Clairvaux, orateur bourguignon remarquable qui parvenait à convaincre les plus grands de ce monde, leur demandait de partir en croisade en Terre Sainte ou en Espagne, quels arguments pouvaient lui opposer ces paysans crédules ?

La noblesse aussi était sous l'influence intellectuelle et morale de la religion et de son interprétation dont les clercs étaient les garants : la peur de l'Enfer était grande et l'excommunication n'était pas anecdotique.

Les maladies, les grandes épidémies de Choléra et de Peste n'étaient pas rares, les guerres, les croisades, les assassinats lors des luttes de pouvoir et le banditisme courant, étaient un danger permanent, alors mourir sans les sacrements et n'être pas enterré en terre chrétienne du fait d'une excommunication était inimaginable !

Certaines congrégations avaient une vocation enseignante : traditionnellement, les familles aisées payaient un précepteur particulier (les enfants pauvres n'étaient pas scolarisés).

Au xvie siècle, en réaction au comportement du protestantisme très véhément sur le sujet, l'État royal confia à l'Église catholique (Jésuites, Oratoriens et Frères des écoles chrétiennes) l'enseignement des cadres de l'État et des enfants. Le comportement des Jésuites est intéressant à observer car, outre les traditionnels établissement d'enseignement qui ont eu comme élève aussi bien Condorcet et de Gaulle, que Mitterrand et Macron, ils se sont progressivement introduits auprès des cours, devenant précepteurs et conseillers des monarques et des grandes familles (J. Lacouture, 1991 et 1992).

 

Une action structurante

Et pourtant force est de constater que seule une institution ayant à la fois un pouvoir financier, intellectuel, politique, moral et une pérénité, pouvait faire de la France le grand pays qu'elle était devenue

A la fin du xviiie siècle et plus particulièrement à Montreuillon, elle créa :

  • un prieuré

    permettant de faire revenir les paysans après les grandes invasions barbares, leur donner du travail, faire en sorte de les stabiliser et de redonner un paysage agricole à Montreuillon
  • une maison-Dieu

    qui assurait l'hébergement et les soins des pèlerins en route pour Compostelle et des simples voyageurs, mais aussi un établissement hospitalier au service de la commune et de ses environs, rudimentaire certes, mais qui avait l'avantage d'exister quand l'Etat ne faisait rien en la matière dans les campagnes
  • une chapelle castrale

    capable d'assurer les services religieux à la moitié de la population pendant plusieurs siècles
  • une école pour jeunes filles

    l'une des rares de la région qu'elle a animée pendant 50 ans, jusqu'à ce que l'État laïc la ferme pour des raisons doctrinales
  • une église paroissiale

    "servant de vigie aux âmes du village" (cf. C. Épin) pendant plus de 800 ans, qui soit encore au xxie siècle entretenue et restaurée malgré la fréquence devenue anecdotique des offices religieux et qui fait encore la fierté des habitants du village quels que soient leurs convictions religieuses.

 

 

Discussion et conclusions

Jusqu'à la Révolution, l'Église détenait la réalité du pouvoir dans tous les domaines : politiques, financiers, intellectuels, moraux.

Les grandes abbayes (Cluny , cîteaux, etc) avaient essaimé dans toute l'Europe et dépendaient directement du Vatican, tout comme les jésuites qui contrôlaient l'enseignement et le conseil aux Rois.

Elle avait l'arme de l'excommunication sur les grands, l'ascendance religieuse et morale sur les peuples. Avec des milliers de clercs à sa dévotion qui étaient autant de relais de communication et de propagation de la doctrine, l'Institution religieuse et le pape étaient tout puissants.

Les Etats hésitaient à se confronter au Vatican sauf à profiter de papes de faible caractère (cf. la destruction du Temple par Philippe IV "le Bel" et la spoliation de l'Ordre sans que Clément V ne défende l'élite de ses moines-soldats !)

Mais l'église a mal évalué la montée en puissance des idées des "philosophes des Lumières", elle n'a pas compris l'émergence d'une bourgeoisie instruite et le déclin de la noblesse d'où elle tenait beaucoup de ses origines.

La bourgeoisie qui s'était enrichie par le négoce et la petite industrie naissante, qui n'était plus du peuple et qui était méprisée par la noblesse et le clergé déclenchera la révolution.

Elle poussera la population dans la guerre civile tout en étant sa matière grise (cf La Grande Peur de 1789). Elle ne voulait plus de cette mainmise religieuse et espérait bien se placer dans les bouleversements attendus 36, …quitte à les provoquer !

Il fallut un xixe siècle impliquant trois Républiques, trois Régimes monarchiques et deux Empires, pour que les conclusions se dessinent : abolition réelle des privilèges, confiscation des biens, mentalités anticléricales de plus en plus dures, laïcité.

Le clergé résista plus longtemps que la noblesse déjà affaiblie par le Roi lui même, mais les lois de 1901 sur les associations et de 1905 sur la séparation de l'église et de l'Etat portèrent le coup de grâce.

Une profonde cassure apparut dans les campagnes entre les "républicains" anticléricaux et les "conservateurs" adeptes des excès inverses, jusqu'à l'horreur de la guerre de 1914-18 .

Ils s'aperçurent, dans les villages, que le sang qui avait coulé dans les tranchées était le même et que ceux qui les manipulaient s'étaient rarement exposés au feu de l'ennemi …!

Après 1920, les tensions politiques nées des lois de séparation de l'église et de l'Etat s'étaient relativement apaisées.

L'Église ayant retrouvé son rôle pastoral apporta sur le terrain un soutien moral important pendant et après 2 guerres mondiales meurtrières : en perdant son pouvoir temporel elle avait gagné en Sainteté.

En fait, elle rejoignait la sphère privée comme le proposait Condorcet 150 ans plus tôt … dommage qu'il n'ait pas été écouté !

 

 

 

Michel Partiot Académie du Morvan ‑  novembre 2015

 

Remerciements

  • Un grand merci à J.-C. Auribault †, E. Berthe, P. Blandin, S. Millot pour leur amabilité et leur participation à la recherche d'information et les éléments matériels en leur possession qu'ils ont permis de photographier
  • Gratitude également envers Anne-Marie Chagny qui n'a pas hésité à se plonger dans les archives diocèsaines pour en exhumer le souvenir des prêtres qui ont assuré les services religieux à Montreuillon jusqu'à aujourd'hui
  • Merci enfin à Christian Epin Académie du Morvan pour son livre "Montreuillon - la durée et l'instant" écrit en 1989, si bien documenté, rédigé dans un style particulièrement agréable à lire et qui traduit l'attachement de l'auteur à ce village

 

 

Bibliographie

  • Badinter E., Badinter R.,1988, Condorcet - Un intellectuel politique, Ed. Fayard, Paris, 659 p.
  • Baudiau JF. , 1854 et 1867. Morvand ou Essai géographique, topographique et historique sur cette contrée, 1re édition en 2 volumes, 1854 Ed. Fay père et fils - Nevers. 2e édition en 3 volume 1865-1867 Ed. Librairie Guenegaud-Paris.
  • Beaunier, A. - 1726 - Recueil historique, chronologique et topographique des archevêchez, évêchez, abbayes et prieurez de France (dédié au Duc de Bourbon), T. II, Imp. A.-X.-R. Mesnier-Paris, 1090 p.
  • Bordonove G. - 1993 - La tragédie des Templiers Ed. Pygmalion / G.Watelet - Paris, 417 p.
  • Bossut N. Académie du Morvan - 1986 - La déchristianisation dans le district de Corbigny en l'an II - Bull. n° 23, Académie du Morvan, Château-Chinon, 49 p.
  • Bouchoux C.Académie du Morvan, 2014, Vivre et mourir en Morvan - du xvie au xviiie siècle - 1re partie : Les approches topographiques et démographiques, Bull. Acad. du Morvan, n° 77, 72 p.
  • Bruley J., 1966 - Le Morvan cœur de la France, t.2, Ed. La Morvandelle, Paris, 581 p.
  • Buisson F., 1929, Condorcet, Ed. F. Alcan, Paris, 137 p.
  • Carron D., 2006, Peuple de saints et pélerinages dans les diocèses d'Autun et Nevers-du temps des martyrs au temps des réformes, Thèse de troisième cycle en histoire - U. de Bourgogne, 305 p. + 171 p., HAL Id : tel-01017521
  • Chambrure E. de, 1978 - Glossaire du Morvan, Ed. Laffite Reprints - Marseille- Réimpression de l'édition de 1878 de H. Champion - Paris et Dejussieu Père et Fils - Autun - 966 p.
  • Charrault L., 1933, Dans l'ombre du Morvan, Ed. Lai Pouèlée - Chateau-chinon- 263 p.
  • Coquille G., 1590, Histoire du Nivernois in Les oeuvres de Maistre Guy Coquille t1 - Ed. post mortem 1666 Jean Guignard Paris p.337-523
  • Courtois J.E. Académie du Morvan, Olivier L. Académie du Morvan - 1985 - Le Morvan et les "barbares" (276-732) - Bull. n° 21, Académie du Morvan, Château-Chinon, 65 p.
  • Coutel C. et Kintzler C., 1994, Condorcet, Cinq mémoires sur l'instruction publique (1791)Ed. Garnier-Flammarion - Paris, 380 p.
  • Epin C.Académie du Morvan, 1989. Montreuillon - La durée et l'instant, Ed. Parimage, 247 p.
  • Lacouture J.,1991, Les Jésuites - Les Conquérants, t.I, Ed.du Seuil, Paris, 509 p.
  • Lacouture J.,1992, Les Jésuites - Les Revenants, t.II, Ed; du Seuil, 683 p.
  • Levainville J. - 1909 - Le Morvan - Ed. du Bastion, 303 p.
  • Pinard L. Académie du Morvan - 1990 - Mentalités religieuses en Morvan méridional au xixe siècle - Bull. n° 30-31, Académie du Morvan, Château-Chinon, 113 p.
  • Quantin M., 1885, Histoire de la rivière d'Yonne, Bull. Soc. Sc. historiques et naturelles de l'Yonne - vol. 39:348-498

Documentation numérique

 

 

Notes

  1. Bagaudes : bandes de miséreux armées qui rançonnaient la Gaule du iiie au ve siècle
  2. Le ruisseau du Bruit : orthographié "le Bruys", "le Bruit" et le "Bruy" aujourd'hui. Ce petit ruisseau affluent de l'Yonne contourne le bourg de Montreuillon et servit au flottage pendant plusieurs siècles.
  3. Abbaye Saint-Martin de Nevers : cette abbaye d'hommes de l'Ordre de Saint-Augustin existait déjà au viiie siècle et fut refondée avec 18 chanoines en 849 par l'évêque de Nevers Hériman (A. Beaunier, 1726, p 851). Les chanoines séculiers devinrent réguliers en 1143. Il ne reste aujourd'hui que le logis de l'abbé, inscrit aux monuments historiques, situé vers la rue des remparts (rue Bérégovoy aujourd'hui).
  4. Le prieuré : L'abbaye-mère de Nevers ne comprenait que 18 chanoines qui ne devinrent régulier qu'au xiie siècle. Ils devaient donc être très peu nombreux à Tesgone (Montreuillon)
  5. André Beaunier : moine bénédictain du xviiie siècle, de l'abbaye Notre Dame de Fontgombault sur les bords de la Creuse en Berry
  6. Règle de Saint-Augustin : elle comprenait 8 chapitres et visait à organiser la vie communautaire d'un groupe d'hommes ou de femmes pieux, laïcs, religieux séculiers ou régulier. La règle ne comprenant pas de clause de chasteté, une communauté de chanoines pouvait donc être composée de laïcs mariés.
  7. Colons : paysans libres mais attachés à leur tenure
  8. Tenure : terre ayant un statut, de franc-alleu (héritage libre de tous devoirs féodaux), de fief (dite de "noble tenure", terre confiée à un vassal ou feudataire à charge d'hommage envers le suzerain), ou censive ("simple tenure" roturière) soumise au cens c'est à dire à paiement
  9. Essartage : technique agricole consistant à débrousailler un terrain pour le mettre en culture
  10. Ecobuage : technique agricole permettant de libérer le phosphore bloqué dans les colloïdes du sol. De la biomasse combustible, petit bois, paille, mottes de mauvaises herbes est enfouie dans des tranchées de 20 cm de profondeur creusés au travers des champs et recouverts de 10 cm de terre. Une cheminée est aménagée tous les mètres. Le combustible est incendié et la chaleur lente fait son oeuvre ("The ground cooking"). Le procédé ne doit pas être renouvelé trop souvent sur les sols contenant peu de Matière organique sous peine de les stériliser. Elle ne doit pas être confondue avec la culture sur brulis avec un feu courant superficiel.
  11. Saint-Léonard : Saint-patron des prisonniers il était vénéré pour son pouvoir à les faire libérer. Etant donné la justice expéditive de l'époque et le peu de cas qui était fait de la condition humaine, c'était sans doute le moyen le plus efficace d'y parvenir ...
  12. Maison-Dieu : auberge-hôpital rural hébergeant et prodigant des soins aux pauvres, aux femmes enceintes et aux voyageurs. Elles balisaient les chemins de Compostelle sans pour cela être dédiées au pélerinage. Dans les villes, les Maison-Dieu importantes devenaient des "Hôtel-Dieu", ancêtres des hôpitaux modernes. A Montreuillon elle était situé sur la rive droite de l'Yonne entre l'ancien garage et l'ancien abattoir, en amont du pont sur l'Yonne sur la rive droite. La chapelle de La Pitié qui lui était attachée a existée jusqu'au xviiie siècle.
  13. Via Lemovicensis : l'un des grands itinéraires de Compostelle partant de Vézelay et passant par Limoges
  14. Via Podiensis : l'un des grands itinéraires de Compostelle partant du Puy-en-Velay et passant par Conques et Moissac
  15. l'eau lustrale : "l'eau lustrale" des druides est de l'eau dans laquelle avait macéré le Gui - Viscum album L. subsp. album- Loranthacées - encore appelé "Bois de la Sainte Croix", celui qui parasite le chêne (cas très rare de chêne ayant une défiscience génétique, car le chêne n'est habituellement pas parasité par cet épiphyte). Le Gui a de grandes vertus médicinales et mystiques, mais il devait être cueilli le sixième jour de l'année celtique et le sixième jour de la lune, avec une faucille d'or (!).
    La liturgie catholique utilisait aussi l'eau lustrale dans les rites d'exorcismes, de purification lors des dédicaces des églises ou après une profanation. Elle était alors confectionnée avec de l'eau pure (eau de rosée ou de source très pure), du sel, du charbon incandescent et de l'encens en poudre ; l'eau devait être ensuite consacrée en lune ascendante, 3 jours après la pleine lune, avant le premier quartier.
  16. Pouillé : document rapportant les bénéfices ecclésiastique. Il peut concerner une paroisse, une abbaye ou un diocèse
  17. Chapelle de La Pitié : selon St-Augustin, la maladie était la conséquence du péché donc le malade était un "pénitent" qui se rachetait par sa souffrance. Même si elle pouvait être apaisée par la compassion, seule la grâce de Dieu pouvait réellement guérir ; Vu l'état de la medecine à cette époque, ce n'était pas faux ! Cela explique aussi la présence, beaucoup plus importante qu'on ne pourrait le penser aujourd'hui, de la chapelle attachée à la partie hôtelière.
  18. Chapelle castrale : chapelle attachée à un château (dite "palatine" quand elle est attachéee à un palais, etc.)
  19. Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord
  20. Marie-Jean-Antoine-Nicolas de Caritat Marquis de Condorcet
  21. M.-E. de Talleyrand-Périgord : Augustin-Marie-Elie-Charles de Talleyrand, Duc de Périgord (1788-1879 ) marié en 1807 à Marie-Nicolette-Appoline de Choiseul-Praslin (1789-1866) (fille de César-Hippolyte de Choiseul-Praslin et de Louise-Joséphine de Choiseul-Esguilly),. Ils eurent un fils Augustin-René-Adalbert-Paul de Talleyrand-Périgord (1811-1879) et une petite-fille, Cécile-Charlotte-Marie de Talleyrand-Périgord (1854-1890)' qui seront parrain et marraine de la cloche de l'église St-Jacques installée en 1872
  22. A. de Choiseul : Albéric-César-Guy de Choiseul-Praslin (1787-1868) Comte de Praslin, Pair de France. Frère de Marie-Nicolette de Choiseul-Praslin.
  23. Érection canonique : décret d'un évêque donnant naissance à une paroisse, conformément au droit canon (recueil de règles et décisions solennelles)
  24. Collation : vient de "cloître" . Dans la soirée les moines se réunissaient pour une discution autour d'un thème, c'était la collation. Après cela un repas très léger ou un simple verre de vin leur était servi : d'où l'évolution actuelle du terme. Une église curiale pouvait être désignée "à la collation" d'un abbé, c'est à dire était gérée et animée par celui-ci
  25. Mont-Reuillon : En 1287 l'expression "Ecclesia de Tesgono vulgater dicitur Mons-Rumilionis" (L'église de Tesgone appelée communément église de Montreuillon) (cf. Epin1989) montre que le village est dorénavent appelé Mont-Reuillon
  26. Dédicace d'un édifice religieux : consécration de l'édifice au culte, sous l'égide d'un Saint-patron
  27. Conseil de fabrique : une communauté paroissiale catholique désignait une équipe chargée de collecter et gérer les fonds de la paroisse. ces personnes étaient aussi appelés marguilliers après le xiiie siècle. Avant cela, le marguillier était seulement chargé de tenir le registre des pauvres recevant l'aumône des églises.
  28. Théodore-Augustin Forcade
  29. Audi quaeso vocem Domini quam ego loquor ad te et bene tibi erit et vivet anima tua : "Obéis à la voix de l'Éternel dans ce que je te dis, afin que tu t'en trouves bien et que tu vives" Jérémie 38:20
  30. MDCCCLXXII : 1872
  31. Antéchrist : dans les textes judaïques, chrétiens et musulmans anciens et les croyances de certaines sectes modernes, un anti-messie, imposteur maléfique, doit apparaître lors des épreuves précédant la fin du monde. Dans les Manuscrits de la mer morte, les "fils de lumière" se lèveront alors et écraseront les imposteurs. Ce sera la fin du monde et leur royaume de paix, de justice et d'équité sera éternel ...
  32. Saint-Maurice : Est ce parce que Saint-Maurice était centurion romain et que cela rappelait l'origine romaine de la "villa" ?
  33. Apanage : l'héritage ne devant pas être éclaté entre les enfants, seul l'ainé le recevait dans son intégralité. Cependant, pour éviter les guerres et les assassinats familiaux, des fiefs étaient attribués en alleux aux membres puînés (nés après) de la fratrie. Ces derniers en percevaient les revenus mais en cas de décés sans héritiers mâles, tout revenait à la lignée de l'ainé dont ils étaient vassaux
  34. oblats : laïcs qui étaient donnés enfants par leur parents (pour qu'ils reçoivent gratuitement une instruction) ou qui se donnaient eux même à un monastère et qui en vivait la spiritualité. Les oblats pouvaient être mariés ou pas et ne prononçaient pas de voeux.
  35. Confession : encore de nos jours, la confession protège les services spéciaux du Vatican des menaces de chantage en cascade. Quand un prêtre a pu avoir quelques faiblesses coupables envers une jolie Mata-Hari professionnelle (procédé largement utilisé par les services spéciaux de toutes origines), il se confesse et l'affaire est classée au niveau de sa hiérarchie, à défaut d'être pardonnée par Dieu !
  36. bourgeoisie et révolution : pour ne citer qu'un exemple, qui racheta les biens confisqués par l'État révolutionaire ? ceux qui en avaient les moyens financiers, … les bourgeois !

 

 

En savoir plus

  • Baudiau JF. , 1854 et 1867 - Morvand ou Essai géographique, topographique et historique sur cette contrée, Ed. Fay père et fils, Nevers.
  • Bonnamour J., 1966, Le Morvan - La terre et les hommes Ed. PUF, 454 p.
  • Riché P., 2006, Grandeurs et faiblesses de l'Église au moyen-âge, Ed. du Cerf, Paris - 336 p.
  • Thuillier G. - 1977 - Pour une histoire du quotidien au XIXe siècle en Nivernais - Ed.Mouton & Co et &Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris, 490 p.
  • Vincenot H. - 1976 - La vie quotidienne des paysans bourguignons au temps de Lamartine Ed Hachette, 448 p.
  • Vigreux M. - 1987 - Paysans et notables du Morvan au XIXe siècle (jusqu'en 1914) - Académie du Morvan, Château-Chinon, 756 p.

 

 

Accueil