Montreuillon
Montreuillon, un village millénaire au cœur de l'Europe
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Montreuillon-culturel - (https://montreuillon.eu)

Environnement - Développement durable

Quand l'Environnement devient une ressource

 

Le plus bel endroit du monde, ... l'admirer et en vivre !


 

 

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Le milieu naturel

Le socle granitique et le sol

Les affleurements de rochers du grand pont en témoignent : Montreuillon s'est installé sur des roches primaires volcaniques très dures : un socle en granite dans lequel est remonté un magma rhyolitique. La poche magmatique vide s'est ensuite effondrée formant une caldeira.

Tout cela s'est ensuite altéré, plissé, brisé au cours des ères géologiques, donnant un résultat qui a fait le régal de toutes les générations en culottes courtes. Toutes étaient persuadées, être les premières à avoir découvert l'endroit et avoir escaladé l'Everest en arrivant au parapet du grand pont, 33 m plus haut !

Avec le temps, les roches se sont altérées et des argiles les ont recouvertes; Une couverture pédologiques s'est développée sur cet ensemble, à partir d'éléments contenant beaucoup de silice, des arènes granitiques et argiles.

Ce sont des sols acides, pauvres et fragiles qu'envahissent fougères et callune dès que le forêt disparaît. L'imperméabilité du granit, et la forte teneur en argile des sols explique la multiplicité des ruisseaux et aussi la sécheresse en été.

En hiver l'eau suinte de partout en Morvan. Elle circule à faible profondeur sur une roche-mère de granite imperméable, elle émerge de temps en temps sous forme de miolles ("mouilles") ou de "nayous" ("mares").

 

Le climat

Il pleut en Morvan et particulièrement sur la face Ouest du massif où se situe Montreuillon : les vents apportent les nuages qui se brisent sur le premier obstacle qu'ils rencontrent depuis l'océan. Et pourtant le massif est trop éloigné pour que la mer pondère la rudesse du climat déjà continental.

Le froid de l'hiver le rappelle chaque année et les gelées du printemps ne sont pas rares, comme les canicules en été. Heureusement le village est protégé par sa situation au fond de la caldeira traversée par la rivière‑: les grands vents d'hiver passent au dessus et en été toutes les nuits sont fraîches du fait de la présence de l'Yonne.

 

caldeira
Montreuillon
un village millénaire
neige
Paysages d'hiver à Montreuillon

 

 

 

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L'eau

Tous les morvandiaux savent que c'est l'Yonne qui traverse Paris et non pas la Seine.

Ce fleuve usurpateur avait moins de débit au confluent que la rivière morvandelle et son bassin versant était plus petit.

C'était le passé, car elle fut déclarée "enfant terrible", en particulier par le zouave du pont de l'Alma. Il n'en pouvait plus de prendre des bains d'eau froide à chaque printemps : en 1949, le barrage de Pannecière fut érigé, ce qui régla les contestations sur les débits et le zouave retrouva sa tranquillité (relative quand même) !

Outre les états d'âme du zouave l'ouvrage permettait surtout d'assurer un support d'étiage et l'approvisionnement en eau de Paris.

Mais dans le Haut-Morvan, les inondations dues aux crues de l'Yonne étaient maintenant régulées, une centrale électrique apportait un complément d'énergie verte à la région et des aménagements touristiques permettent d'apporter un complément financier à la population. Tout le monde était gagnant !

L'histoire ne se limite évidemment pas au xxe siècle, pendant longtemps il fallut aussi chauffer la capitale : c'était l'aventure du flottage, commencée en 1547 et qui dura jusqu'au siècle dernier.

Le bois était jeté en vrac dans la rivière, il était ainsi appelé le "bois-volant".

Il était conduit jusqu'à Clamecy, par de rudes "flotteurs" morvandiaux activant "l'accroc" (longue perche pourvue d'un crochet à deux branches; l'une pour pousser, l'autre pour tirer) et le "le picot" (marteau pointu qui se plantait dans la bûche pour la maintenir et la retirer de l'eau).

Qui à Montreuillon n'a pas trouvé, oublié par ses ancêtres dans le fond d'un cellier, ces outils-symboles d'une fraternité de misère dont plus d'un n'est pas revenu ?

Dans la capitale des Vaux-d'Yonne "la moulée" était assemblée en "train", sorte de grands radeaux de 75m de long qui était conduits jusqu'à Paris par d'habiles flotteurs du pays qui revenaient à pieds.

 

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En 1783 il fut imaginé relier les bassins de la Loire et de la Seine : les péniches pourraient alors naviguer et transporter beaucoup de combustible et des marchandises. Ce fut le creusement du canal du nivernais qui dura 60 ans.

Les "échelles" de Sardy-les-épiry, le gigantesque chantier de La collancelle : au fond du trou, c'était le ch'ti gars de L'Huis Seuillot, celui de Vauviau ou de Marigny qui trimaient là, parce qu'il fallait manger et que la terre, bien avare en ces contrées, ne donnait pas grand chose à se partager.

Il s'avérait alors nécessaire d''alimenter en eau les biefs les plus hauts car les pluies n'étaient pas suffisantes pour les emplir correctement et la rigole d'Yonne fut construite .

Elle amenait l'eau depuis Pannecière, traversait la vallée de l'Yonne, route et rivière, sur l' aqueduc de Montreuillon pour se jeter dans le bief de partage des eaux entre les écluses de Baye et de Port Brulé, une vingtaine de kilomètres plus loin

 

Le plus bel endroit du monde

Issue des interactions entre la roche, l'eau, le climat et l'imagination des hommes, la nature a pourtant rendu hommage à tous ces pauvres hères qui devaient se louer sur les trains de bois, trimer sur les chantiers et expatrier leur femme comme nourrice dans les beaux quartiers parisiens pour y donner leur lait.

Le Morvan s'est fait artiste à Montreuillon : un paysage magnifique, un lieu de de paix, de forêt et de près que relient paresseusement des ruisseaux pour y rejoindre l'Yonne, fière et impétueuse.

Sans aucun chauvinisme, bien sûr, les bœufs blancs charolais qui vivent là le savent, c'est "le plus bel endroit du monde" !

 

aqueduc en automne
l'aqueduc en automne
Les échelles de Sardy-les-épiry
Les échelles de Sardy-les-épiry
Le village vu du grand pont
Le village vu du grand pont
L'Yonne
L'Yonne

 

 

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Economie de l'Environnement

La valeur économique d'un sîte naturel

Pendant longtemps en France, les architectes de l'environnement furent les mairies qui définissaient les plans d'occupation des sols (POS) et accordaient directement ou non les permis de construire.

Elles recherchaient parfois à améliorer les finances communales en acceptant l'installation d'entreprises sans être toujours très regardantes sur l'impact de leur activité sur le milieu naturel : la recherche de taxes professionnelles était bien acceptée par la population qui pensait ainsi y gagner en payant moins d'impôts locaux. C'était une vision à court terme !

Heureusement, à Montreuillon les Maires qui se sont succédés étaient souvent des sages. La nature n'a pas été abîmée et le sentiment des bœufs blancs peut encore aujourd'hui être partagé avec la population ("le plus bel endroit du monde") !

Ils ont bien fait ! L'exemple du canal du nivernais sorti de l'abandon par le tourisme fluvial dans les années 1960 par Pierre-Paul Zivy, parisien tombé sous le charme de la région en est une preuve éclatante. En développant des entreprises, il a mis les autorités administratives devant leurs responsabilités et aujourd'hui cette activité fait vivre nombre de morvandiaux .

Les économistes de l'Environnement l'ont aujourd'hui démontré : un beau patrimoine ou un beau paysage ont une valeur économique que chaque visiteur supplémentaire augmente en venant l'admirer.

Celle ci sera encore améliorée si elle est associée, à la qualité des communications, au réseau d'assainissement, à l'organisation de la gestion des déchets, etc. (économie écologique).

Cela s'évalue simplement : qu'est ce qu'une personne est prête à faire pour venir là plutôt qu'ailleurs, profiter du paysage, respirer un air non pollué, vivre dans un milieu humain sympathique et travailler efficacement pourtant ?

 

La réponse existe à Montreuillon :

  • Celui-ci s'est installé à Laroche Ménard et travaille sur son ordinateur face à l'aqueduc, il n'oublie pas de déguster son thé au bar voisin et se félicite d'avoir trouvé cet endroit qui associe qualité de vie et possibilités de travailler et précise-t-il avec un humour typically British un anglais ne se trompe jamais !
  • Celui-là chercheur en physique nucléaire, certes plus à l'aise devant un cyclotron qu'en face d'une vache nerveuse, a acheté avec son épouse psychologue une maison dans le bourg, ils l'ont aménagée et ils travaillent chez eux, en réseau avec des laboratoires étrangers dans la serenité nécessaire à la réflexion scientifique. Aujourd'hui, ils sont retraités et sont résidents permanents !
  • Ce couple de bretons travaillant dans l'informatique et tombé amoureux du village. Il a tout vendu pour acheter un bien et y vivre paisiblement sa retraite
  • D'autres enfin n'ont fait que passer mais ils ont quand même dépensé quelques Euros au restaurant, chez les commerçants voire ont profité d'un hébergement en Gîte, histoire de faire durer l'instant.

Un patrimoine et un Environnement bien géré apporte des ressources, humaines, culturelles et financières qui bénéficient à la communauté

Aujourd'hui, dans un village qui a bien compris son intérêt, il n'est plus possible d'installer une station d'épuration, un incinérateur ou un bâtiment n'importe comment et n'importe où, sans une vision d'avenir et une évaluation coût-avantage écologique : la campagne peut se repeupler, des emplois se créer quand les municipalités savent gérer l'Environnement et leur patrimoine !

 

 

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Les Hommes

Des hommes et des femmes vivent là. Ils sont artisans, restaurateurs, éleveurs ou agriculteurs, chercheurs ou retraités.

Ils font aussi partie de l'Environnement. Il leur faut du travail, des écoles pour les enfants, des maisons à construire et aménager, des clients et des facilités de vie pour que le monde paysan ne disparaisse pas.

En effet, aussi bien l'ingénieur, que l'agriculteur, le forestier et l'éleveur, tous ont fait ce que le village est aujourd'hui : si les prés retournent à la friche ou la forêt devient une lande, le paysage changera et avec lui sa valeur économique environnementale.

Si l'air devenait pollué, les eaux usées et les déchets mal traitées, les moyens de communications non gérés, ceux qui vivaient là pour y trouver une certaine qualité de vie partiraient

Les emplois qu'ils créaient directement ou indirectement n'existeraient plus et le village mourrait !

Tous à Montreuillon savent que la gestion intelligente du patrimoine et de l'Environnement, un développement durable et la survie du village font un tout.

 

 

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Références

 

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