Montreuillon, un village millénaire au cur de l'Europe
Un village, deux sites web
Le premier site web de Montreuillon implémenté dans le domaine "https://montreuillon.eu" fut mis en ligne le 15 décembre 2011 sur une initiative privée encouragée par le maire, Bernard Mouron.
Dix ans, 387 pages et 1572 photos plus tard, il apparut nécessaire au conseil municipal élu en 2020 et à son maire Michel Partiot, de créer un site web officiel : "https://montreuillon.fr".
montreuillon.eu continue à traiter des affaires culturelles (histoire du village, environnement, écologie, Montreuillon en Morvan et en Europe, traditions, etc.).
montreuillon.fr, est mis à jour par le conseil municipal grâce au générateur de site "Cmonsite". Il est consacré à la vie quotidienne du village : publications officielles, administration, mairie, actualités,info-pratiques, etc.
Il est hébergé par l' Agence Régionale du Numérique et de l’intelligence artificielle (ARNia).
Un village plus que millénaire
Quand le soldat romain Rupilius prit sa retraite il fit construire sa "villa" à Saint‑Maurice, un endroit qu'il avait dû repérer quand il poursuivait les Helvètes sous les ordres de Jules César.
Il ignorait bien sûr qu'il s'installait au coeur d'un volcan qui avait émergé au travers du socle granitique 300 millions d'années plus tôt.
La cheminée en s'écroulant dans la chambre magmatique vidée par les extrusions de rhyolite périphériques forma une caldeira qui aujourd'hui encore protège des grands vents venant de l'Atlantique.
A l'orée du xe siècle, ce fut une équipe de chanoines religieux et laïcs qui construisit un prieuré au pied de l'éperon de Saint‑Maurice.
Alors, de siècle en siècle un village s'organisa autour de deux églises, Saint-Maurice et Saint-Jacques. → Le fait religieux à Montreuillon …
C'est aussi là que le Seigneur de Combrondes organisa en 1475, la fameuse embuscade des champs d'Esguilly qui entraîna la chute de Charles le Téméraire et la victoire de Louis XI.
Le village vit passer tout le bois flotté sur l'Yonne pendant des siècles, depuis 1547 jusqu'en 1923.
Celui-ci était jeté à la rivière quand tous les étangs artificiels étaient ouverts.
Montreuillon contrôlait quant à lui, les rejets 4, 5 (depuis Marigny jusqu'à Bellevault) et 16 (le Bruy et la Baye dans leur totalité)
Les bûches étaient ensuite assemblées en "trains de bois" à Clamecy et acheminées jusqu'à Paris → Le flottage dans le Haut-Morvan …
En 1782, à cause de la demande de plus en plus importante de Paris, Louis XVI demanda l'extension de l'exploitation aux forêts du Bazois.
Une rigole de flottage fut percée à travers la rhyolite à la Collancelle et beaucoup de Morvandiaux furent embauchés au chantier.
En 1786, il fut décidé de construire un véritable canal qui serait achevé en 1843 avec l'inauguration de l'aqueduc de Montreuillon, de la prise d'eau du pont de Pannessière et des 31 km de rigole depuis celle-ci jusqu'au bief de partage à Port-brulé. → Le canal du Nivernais …
Ce fut aussi la république et l'école. Talleyrand et Condorcet, à la fin du xviiie siècle avaient déjà énoncé la nécessité d'une école primaire dans chaque municipalité, qui serait gratuite et universelle, où l'on parlerait le français et qui serait destinée à la fois aux garçons et aux filles.
Mais le xixe siècle connut une centaine de Ministres de l'éducation qui servirent 3 républiques, 3 monarchies et 2 empires.
C'est seulement à la fin du xixe siècle que tout se stabilisa malgré un affrontement permanent entre l'Église et l'État.
A Montreuillon, dès 1790, l'abbé Javin, Maire de Montreuillon avait mis à disposition d'un éventuel instituteur des locaux communaux.
De même en 1855 sous l'influence du Duc de Talleyrand-Perigord et du Comte de Choiseul-Praslin une école de fille fonctionna à Montreuillon avec 70 élèves. En 1864 la Mairie dut faire l'acquisition de nouveaux locaux pour accueillir tous les écoliers.
Il est vrai aussi qu'en 1903 l'école des filles dut fermer en application des lois antireligieuses de Jules Ferry et le Maire E.Courtial et son adjoint C.Royer qui avaient protesté et accompagné les religieuses à la gare, furent révoqués pour cela par le Préfet. → L'école de Montreuillon dans l'Histoire …
Le début du xxe siècle avait bien commencé. C'était "la belle époque" qui aurait pu garder son caractère désinvolte et joyeux si le conflit de 1870 n'avait laissé un goût amer et la nécessité d'une revanche contre l'Allemagne
Le 3 août 1914 ce fut la déclaration de guerre. Le front se stabilisa en septembre et le carnage commença. Utilisation des gaz en avril 1915, sanglante bataille du chemin des Dames en avril 1917, etc. En novembre 1917 Lénine et Trotsky prirent le pouvoir contre la jeune démocratie russe, signature du traité de Brest-Litovsk et ce fut le début des grandes purges en Russie qui feront plus de morts (15 millions) que la guerre elle même (3.3 millions).
Signature de l'armistice le 11 novembre 1918. A Montreuillon sur 972 habitants en 1911, plus de 70 hommes en pleine jeunesse ont été tués, sans compter les "disparus enterrés dans les tranchées, les blessés morts dans des hôpitaux inconnus et les "gueules cassées" qui ne sont pas revenus, ce qui provoqua la fin du dynamisme du village (787 habitants en 1921) → Devoir de mémoire …
L'entre-deux guerre donna un répis à l'Europe pour soigner ses plaies mais la "der des der" était pour le moins un euphémisme ! Il n'y a pas eu de progrès marquants à Montreuillon pendant cette période. Le travail dans les champs se faisait encore à la main, avec l'aide des bufs charolais ou parfois des chevaux.
Et puis tout recommença : déclaration de guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939. Le Maréchal Pétain, appelé au gouvernement en mai 1940, la collaboration qui créa une ambiance détestable en France où chacun soupçonnait tout le monde.
A Montreuillon, certaines personnes aujourd'hui disparues dénonçaient sans vergogne leur voisin. Le maquis de Chaumard a été anéanti sur dénonciation. Dans le village, le maquis "Jean" était plus occupé à voler la population qu'à combattre l'ennemi. Triste période ! La défaite de l'Allemagne fut heureusement signée le 8 mai 1945. → Devoir de mémoire …
Après la guerre, ce fut la "révolution verte" dans les campagnes : remembrement, création de variétés à haut rendement, mécanisation, utilisation des engrais chimiques et des pesticides, etc. Ce fut une augmentation de la production spectaculaire et aussi la disparition de certains métiers et des pratiques agricoles ancestrales. → Collection de tracteurs …
Mais 50 ans plus tard, il est observé une chute des rendements due à la disparition de l'humus et à la stérilisation progressive des sols due aux labours aux engrais chimiques et aux pesticides qui ne distinguent pas microorganismes nuisibles et utiles.
Une solution est l'agroécologie prônée par l'ONU et l'Union européenne (le Green Deal).
En 2002, l'Europe frappa une nouvelle monnaie et le village devint le centre de la "zone euro".
Une place fut aménagée avec des éléments commémoratifs : un bloc de rhyolite gravé et un cur de jaspe symbolique offert par la région Rhénanie-Palatinat en Allemagne.
Enfin le village n'échappe pas au phénomène du changement climatique qui est mondial :
des saisons complètements désorganisées
des étés marqués de plus en plus par des canicules fréquentes,
des hiver anormalement doux (la neige abondante qui bloquait les routes n'est plus qu'un lointains souvenir, chez les plus vieux).
La transition énergétique et la suppression des énergies fossiles sont déjà préoccupantes. Elles affecteront tout le monde et de plus en plus. Montreuillon ne sera pas épargné !