Montreuillon au cœur de l'Europe

La première guerre mondiale qui fit 18 millions de morts fut appellée la "der des der".

Mais 20 ans plus tard, il y eut un nouveau conflit qui tua 50 millions de personnes !

L'Europe en sortit exangue et les événements avaient ainsi prouvé que la raison ne suffisait pas à éviter ce genre de cataclysme.

Robert Schuman naquit en 1886 d'une mère Luxembougeoise et d'un père Lorrain. Il vécut son enfance sur les bords de la Moselle, entre Verdun et "la ligne bleue des vosges".

Il changea 4 fois de nationalité au cours de sa vie en fonction des vainqueurs des guerres franco-allemandes, ce qui en fit un bon connaisseur à la fois des civilisations nordiques, germaniques et latino-françaises.

C'était un travailleur infatigable qui, pour l'anecdote, après s'être levé à Matines, disait à son chauffeur en quittant son bureau à 23h (James Drouet- communication personnelle) : "débrouillez vous comme vous le voulez pour avoir une conduite souple. Je veux pouvoir travailler et écrire sans ratures dans ma voiture ... !"

En 1950, Robert Schuman était Ministre des affaires étrangères.

L'idée était, pour lutter contre les ambitions expansionnistes de Staline, de faire en sorte que l'Allemagne et la France travaillent ensemble au redressement économique de l'Europe de l'Ouest et rendent un nouvel affrontement impossible.

En accord avec ses homologues Dean Acheson (USA), Ernest Bevin (UK) et bien sûr Konrad Adenauer (D) et Jean Monnet alors Commissaire au Plan, il fit adopter au Conseil des Ministres français du 9 mai 1950, le projet de création d'une organisation chargée de mettre en commun les productions françaises et allemandes de charbon et d'acier. Il prononça une déclaration en ce sens.

Ce texte déboucha sur la signature le 18 avril 1951 du Traité de Paris fondant "la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA)" entre 6 pays européens. La CECA donnera naissance à l'Union Européenne.

L'idée de R. Shuman était simple : "la solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la France et l’Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible [...]. Ainsi sera réalisée simplement et rapidement la fusion d’intérêts indispensable à l’établissement d’une communauté économique qui introduit le ferment d’une communauté plus large et plus profonde entre des pays longtemps opposés par des divisions sanglantes".