Colonel d'aviation, médaille de la libération et Commandeur de la Légion d'honneur, Jean Partiot servit son pays sur plusieurs continents au long d'une vie trépidante et dangereuse
Une fois en retraite, il replongea ses racines dans sa terre de Montreuillon
Il réalisa en particulier une généalogie riche de plus de 1200 fiches et remontant à 1543 : rares sont les vieilles familles de Montreuillon qui n'ont pas à un moment ou a un autre mélé leur sang à sa famille. Il vérifia des milliers d'actes et consacra beaucoup de temps à observer et comprendre par lui-même les lieux où avaient vécu ses lointains parents.
Un autre essai significatif intitulé "Sébastien Partiot, petit propriétaire au XIXe siècle" témoigne de la grande connaissance et de l'amour qu'il portait à son terroir et à ceux qui en vécurent
Malheureusement ces documents n'existent pour l'instant que sous forme dactylographiée en une quinzaine d'exemplaires destinés à sa famille
Christian Epin
Né à Paris en 1954, Christian Epin, Docteur en Histoire moderne et contemporaine est un amoureux du Morvan. Il est propriétaire d'une résidence à Montreuillon.
Il a en 1989 écrit un livre intitulé "Montreuillon, la durée et l'instant"- Edition Parimage, constituant l'Histoire très complète de ce village.
Ses recherches, en particulier celles ayant abouti à la localisation de la bataille de 1475 permettent de rapprocher de la réalité certains aspects légendaires d'une tradition orale ancestrale.
Aujourd'hui Secrétaire général de l'Académie du Morvan il prépare une biographie sur le Duc de Praslin (1712-1785) Chatelain de Chassy (commune de Montreuillon) et Ministre de Louis XVI.
Abbé Jacques Félix Baudiau
Né en 1809 à Planchez, près de Château-Chinon, mort en 1890, l'abbé Jacques-Félix Baudiau (il écrivit son nom Baudiot jusqu'en 1856) a exercé son ministère en majeure partie à Dun-les-places dans le Haut-Morvan.
Son oeuvre principale est "Le Morvand ou essai géographique, topographique et historique sur cette contrée" paru en 2 tomes en 1854, puis en édition plus complète en trois volumes en 1866 et enfin seconde réédition en 1990.
Malgré quelques erreurs, en général mineures, son ouvrage présente un reflet fidèle de la vie de la région.
Il a laissé le souvenir d'un homme de bien et d'un savant.
Maréchal Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont - Duc de Raguse
(1774-1852) :
C'était un homme hautain, infatué de lui-même" disait de lui Napoléon.
Aide de camp de ce dernier il a su profiter de sa bienveillance mais le trahit sans vergogne en avril 1814, lors du siège de Paris.
Il complota et passa à l'ennemi (Louis XVIII) avec tout son régiment, privant Napoléon de toute possibilité de riposte et l'amenant à abdiquer.
Pendant des siècles le terme "raguser" était employé pour qualifier le complot suivit de la trahison.
Il fut nommé Ministre sous la restauration (bien sûr !).
En juillet 1830 il fit donner l'artillerie sur la foule parisienne.
Il suivit Charles X en exil et publia ses mémoire qualifiées par Cuvillier-Fleury de "triomphe de l'orgueil". Un personnage peu interessant !
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord Prince de Bénévent
(1754-1838)) :
Ecclésiastique contre son grès il devint évêque d'Autun en 1788 et Homme de pouvoir sous tous les régimes et jusqu'à sa mort en 1838
agent général et député des Etats généraux sous la monarchie,
Président de l'Assemblée nationale et Ambassadeur sous la Révolution,
Ministre des relations extérieures sous le Directoire (1re république), le Consulat et le 1er Empire,
Président du gouvernement provisoire,
Ministre des Affaires étrangères et Président du Conseil des Ministres sous la Restauration,
Ambassadeur sous la Monarchie de Juillet !
Diplomate exceptionnel, Homme des lumières et libéral, il était également surnommé "le diable boiteux" (moins élégamment Napoléon lui dit un jour : "vous êtes de la merde dans un bas de soie". Non sans le maintenir en poste, il avait trop besoin de lui !)
Il était à la fois célèbre, pour son cynisme, ses vices et sa propension à la corruption, mais aussi pour son intelligence et son pragmatisme visionnaire (qui lui a en tout cas permis, en cette période plus que troublée de mourir tranquillement dans son lit à l'âge de 84 ans, après une ultime pirouette diplomatique : s'être réconcilié avec Dieu et l'Église !).
Cependant on raconte aussi que, moins crédule, un représentant d’une cour du Nord vint gaiement annoncer la nouvelle de la mort du diplomate, en ces termes, à M. Guizot : "Et bien ! Vous savez ? le Prince de Talleyrand a fait son entrée triomphale aux enfers. Il y a été fort bien reçu." Satan lui a même rendu de grands honneurs, tout en lui disant cependant : "Prince, vous avez un peu dépassé mes instructions."
Marie-Jean-Antoine-Nicolas de Caritat Marquis de Condorcet
(1743-1794) :
Ancien élève des Jésuites, était un intellectuel brillant comme peu d'époques en ont connu.
A la fois mathématicien génial comme le montrent ses travaux sur le calcul intégral, les probabilités et les statistiques, mais aussi philosophe des lumières et politicien.
Il était Secrétaire de l'Académie des sciences et de l'Académie française et il fut l'un des responsables de l'adoption du système métrique.
Très éclectique et foisonnant d'idées, il défendit la cause de femmes, se prononçant pour leur droit de vote (il fallut attendre plus de 150 ans et le général de Gaulle pour que ses idées soient reprises) ou encore, il était opposé à la peine de mort et défendit Louis XVI (!).
Il proposa un système d'assurances agricoles et de mesure du risque.
Enfin il fut à la source de ce qui deviendra l'éducation nationale.
Malheureusement, en cette période politique révolutionnaire difficile, il devenait trop gênant : il mourut en prison, probablement assassiné et son corps fut jeté en fosse commune.
Le CNR
Après avoir lancé son fameux appel du 18 juin 1940, le général de Gaulle symbolisait la France libre et combattante.
Le général de Gaulle et Jean Moulin n'étaient pas du même bord politique, l'un militaire, catholique et de culture traditionelle bourgeoise du Nord, l'autre du sud, fils d'un professeur d'histoire et géographie, membre du parti communiste. Mais tous deux étaient des hommes de caractère qui voyaient avant tout l'intérêt à long terme de la France et quand le général demanda à Jean d'unifier la résistance en France quelque soient les partis, les syndicats et les groupements d'intérêt des membres il s'y lança à corps perdu et créa le CNR, Comité national de la résistance.
Jean Moulin rencontra de grandes difficultés mais réussit dans cette tache. Malheureusement, il fut trahi et mourut sous la torture le 8 juillet 1943 sans avoir parlé.
L'AMGOT et le GPRF
Frankin Roosvelt, le Président des USA n'aimait pas de Gaulle qu'il considérait comme un un "apprenti-dictateur". Churchill pensait que cet homme seul, orgueilleux qui se comportait comme s'il avait toute une armée derrière lui devait modérer ses exigences.
Les anglo-saxons pariaient sur Giraux, faible de caractère, qu'ils pensaient manoeuvrer beaucoup mieux que de Gaulle et mettre la main sur les colonies françaises. Ils préparèrent la mise en place de l'AMGOT (Allied Military Government of the Occupied Territories). Cette organisation consistait à créer de la monnaie selon le modèle americain et surtout à placer des américains à tous les postes de décision politiques du pays "libéré".
Inacceptable pour de Gaulle qui était considéré comme le "mandataire des intérêts de la nation", chef de tous les mouvements de résistance, unis sous la bannière du CNR. Il créa le Gouvernement Provisoire de la république française (GPRF) et sitôt le débarquement effectué le 6 juin 1944 il nomma des français à tous les postes de l'Administration, déclara illegale le monnaie éditée par les américains et donna l'ordre à la résistance sur toute la France de ralentir au maximum le déplacements de l'armée allemande pour éviter l'acheminement de renforts. Paris se libéra seul en aout avec l'aide de la population appuyée par les mouvements de résistance et le GPRF s'installa immédiatement dans la capitale.
La deuxième division blindée du maréchal Leclerc devança les alliés sur le front de l'Est.
Le 9 septembre une nouvelle composition du GPRF fut annoncée comprenant entre autres J.Jeanneney, G. Bidault, P. Mendes-France.
En deux ans, grâce au travail préparatoire du CNR qui avait unifié tous les partis et les syndicats, le GPRF ne rencontra aucune opposition ce qui lui permit, d'accorder le droit de vote aux femmes, de nationaliser les charbonnages, les transports, plusieurs banques et Renault. Il créa la Sécurité sociale et augmenta les allocations familiales.
Enfin il travailla à l'élaboration de la nouvelle Constitution, à l'organisation d'un référendum et l'élection d'une assemblée constituante.
Concernant l'Education nationale, toutes les mesures prises par le gouvernement de Vichy furent annulées. Aucun mouvement de personnel ne fut effectué avant le retour des instituteurs prisonniers et les programmes scolaires de 1939 furent remis en vigueur.
Le général de Gaulle démissionna en janvier 1946, ne voulant pas participer à un gouvernement contrôlé par les partis (IVe république) et qu'il prédisait inefficace.
Dès le xvie siècle, l'État royal confia à l'église catholique (Jésuites, Oratoriens et Frères des écoles chrétiennes) le soin de former les cadres de l'État et les enfants de la noblesse : les familles aisées payaient un précepteur et tous les autres restaient analphabètes.
Au xviie siècle, de saints hommes, émus de la grande misère des enfants du peuple fondèrent des ordres enseignants qui prirent en charge gratuitement les orphelins et les enfants abandonnés.
C'était un enseignement avant tout religieux qui avait tout de même le mérite de leur donner de quoi manger, des rudiments d'éducation et des bases d'écriture et de calcul.
Au xviiie siècle, des congrégations féminines prirent en charge de la même façon les filles pauvres.
En 1698, Louis XIV ordonna aux communautés villageoises d'ouvrir une école dont le maître devait être prêtre catholique et Louis XV renouvela cette instruction en 1724.
En fait le Roi Louis XIV qui laissa mourir de faim 1.3 millions de ses sujets en 1694 et encore 600 000 en 1710 n'était pas préoccupé par leur bien-être ! Il s'agissait surtout d'astreindre les protestants à la fréquentation de l'école catholique après la révocation de l'Édit de Nantes !
Cependant, c'était la première fois que l'État envisagait de donner de l'instruction à des enfants des régions rurales.
Et puis ce fut la révolution ...
La révolution et la Monarchie constitutionelle (1789-1792)
Assemblée Constituante
Dès le 13 février 1790, toutes les corporations et congrégations religieuses furent supprimées par décret et les religieux reçurent l'injonction de prêter serment à la révolution.
Ce fut le premier acte de belligérance contre une Église toute puissante et l'école publique en subira les conséquences pendant un siècle.
Dans son projet de loi sur l'instruction publique de septembre 1791 C.-M de Talleyrand-Périgord posa les bases d'un enseignement gratuit pour tous y compris les filles (écoles et programmes séparés).
D'autre part il n'excluait pas que l'instruction puisse se faire ailleurs qu'à l'école publique,
De même, il précisait : "on y apprendra les premiers éléments de la langue française, soit parlée, soit écrite" (c'était le premier texte où le français fut cité comme langue d'apprentissage).
Il proposait encore, qu'il y ait une école primaire dans chaque municipalité.
Enfin il voulait rendre l'instruction publique indépendante du pouvoir central.
Le texte ne fut pas retenu car ce dernier point ne plaisait pas et par ailleurs le rapport laissait encore trop de place à la religion. Les idées devaient faire leur chemin mais en attendant l'Assemblée décida du statu quo.
Le 14 octobre 1791 un premier Comité d'instruction publique fut rassemblé.
Les "Cinq mémoires sur l'Instruction publique" furent publiés sous la direction de N. de Condorcet suivis l'année suivante (1792) par le remarquable "Rapport sur l'instruction publique".
Ces textes reprirent beaucoup des arguments de Talleyrand.
Ils insistaient sur l'indépendance vis à vis du pouvoir central, considéraient déjà une égalité de traitement des garçons et des filles.
L'instruction primaire devait être gratuite et universelle.
Enfin la religion ne devait relever que de la sphère privée.
Malheureusement son projet de décret présenté en 1792 fut mis à mal par son coût important et par la déclaration de guerre contre l'Autriche.
La Convention nationale (septembre 1792 - octobre 1795)
Les protagonistes de l'An I ne furent guère plus décisionnaires.
Un nouveau Comité d'instruction publique fut constitué.
Le 28 Frimaire An I (12 décembre 1792), Marie-Joseph de Chénier3 lut les propositions de François Xavier Lanthénas qui reprenait les idées de Talleyrand et Condorcet. Les discussions furent stériles et le projet fut balayé par Marat (encart)
Une seule décision, fut prise et ne fut plus remise en question :
les enseignants des écoles primaires s'appelleraient désormais des "Instituteurs".
Le 21 Janvier 1793, le Roi fut décapité et les débats ajournés.
1794 vit rédiger une profusion de textes législatifs sur le sujet :
Le décret du 8 pluviose An II (27 janvier 1794) imposait l'instruction en langue française.
Le 30 vendémiaire an II (21 octobre 1794) une autre décision organisait la distribution des premières écoles dans les communes
Le 27 brumaire an III (17 novembre 1794) Joseph Lakanal fit adopter une loi rendant l'instruction gratuite, la République assurant un traitement et un logement aux instituteurs et autorisant la création d'écoles privées.
Malheureusement, le bilan en 1795 fut désastreux : aucun des décrets de 1794 ne fut appliqué.
Pire encore, le 3 brumaire An IV (25 octobre 1795), une nouvelle loi élaborée par Pierre Daunou acheva de détruire l'édifice : l'instruction n'était plus gratuite, les instituteurs devaient être salariés par les élèves et le programme scolaire devint indigent.
Depuis le début de l'aventure la seule loi qui fut appliquée était la plus mauvaise !
Pendant ce temps les écoles libres religieuses étaient florissantes.
Le Directoire (octobre 1795 - novembre 1799)
Les lois des 25 et 26 fructidor an V (11 et 12 septembre 1797) firent un pas vers l'Église : arrêt de la vente des presbytères, des bâtiments attenant et des locaux servant à l'enseignement religieux, comme biens nationaux.
Mais les lois n'étaient pas appliquées sans le support de fortes personnalités. Le mal était fait et la rupture profonde !
Dans les campagnes, les religieux étaient mieux intégrés et avaient une plus grande expérience de l'école et du milieu rural que les agents de l'État.
Ils créaient des écoles privées avec leur propre programme.
L'État républicain prit arrêté sur arrêté pour les contrôler, mais elles avaient le soutien de la population et les textes restèrent lettres mortes.
A défaut de décisions structurantes, les quelques initiatives prises dans les communes tournaient court et l'école publique s'effondrait.
Le Consulat (novembre 1799 - mai 1804)
Le consulat joua l'apaisement et le réalisme.
Antoine-François Fourcroy proposa d'appliquer la loi de fructidor an V et de rendre les presbytères aux prêtres s'ils apprenaient à lire et à écrire aux enfants des paysans et il commentait : "Ils leur apprendront en même temps la religion catholique,[...], mais c'est un mal inévitable (sic)".
Jean-Antoine Chaptal, Comte de Chanteloup
En brumaire an IX (novembre 1800), il constatait : "jamais plus de Lumières [...] n'ont été appliquées à l'enseignement; cependant l'éducation publique est presque nulle de partout".
Il proposa un projet de loi reprenant les idées de Lakanal et de ses illustres prédécesseurs en insistant sur un point important : la création d'écoles se ferait à la demande des Conseils municipaux. Les municipalités et les arrondissements paieraient les instituteurs et leur fourniraient un logement.
Devenu Ministre, il recommanda d'attribuer officiellement le secrétariat de la mairie aux maîtres d'école pour leur apporter un complément de revenus.
Le 11 Floréal an X (1er mai 1802), Bonaparte trancha les instituteurs seraient choisis par les Maires et les conseils municipaux, les communes fourniraient le logement et les parents paieraient une rétribution définie par les mairies. Ceux qui ne le pourraient pas en seraient exemptés.
Les écoles seraient placées sous la direction des préfets qui délivreraient les autorisations, les sanctions et pourraient fermer les écoles. En fait, comme ils n'étaient pas mis à contribution financière, ils se contentèrent de valider les décisions des communes.
Le Concordat ramena les prêtres dans les églises et les congrégations féminines reprirent une place dans l'enseignement populaire.
L'instituteur étant très peu payé, les candidats ne se bousculaient pas. Napoléon rappela alors les Frères des écoles chrétiennes, ce qui ne satisfit ni l'Eglise, ni l'État.
Il créa alors l'Université et le 17 mars 1808 définit par décret son organisation.
Le premier article lui confiait l'enseignement public. Elle contrôlait les instituteurs, les programmes et particulièrement la formation des maîtres,
l'article 109 reconnut la congrégation et le rôle des "Frères des écoles chrétiennes" dans l'éducation.
Simultanément, l'influence de l'Eglise grandit.
Cependant, les communes ne voulaient plus subventionner l'école publique qu'elles ne contrôlaient plus, les instituteurs s'apauvrissaient et la situation recommençait à se dégrader.
La Restauration (1814-1830)
Louis XVIII ( 6 avril 1814 - mars 1815 )
Cette période fut marquée par un flottement dans l'exercice du pouvoir. Le Roi n'avait aucune expérience de la monarchie constitutionnelle, les nobles voulaient un retour de leurs privilèges, le peuple et l'armée étaient sur leurs gardes pour ne pas perdre les acquis de la république.
Dans le domaine de l'enseignement, ce fut le retour du religieux radical : les "ultras" voulaient détruire l'Université qui venait d'être créée et remettre toute l'éducation à l'Eglise !