Le plessage, la plessis et le verbe plesser sont les termes retenus par Emile Littré pour être employés en français (donnant parfois ce nom à des individus, des villes ou des villages).
En revanche, en Morvan on parlera plus volontiers de pléchage, de pléchie ou de piéchage, de piéchie et du verbe piécher !
Traditionnellement, la ferme morvandelle comprenait des parcelles de jardinage (les "ouches"), des champs, des près et parfois, quelques parcelles de forêt.
Pour protéger les cultures et les jardins, les paysans fabriquaient des haies vives qui devaient être bien fermées, jusqu'en bas pour arrêter les petits animaux et suffisamment solide pour résister à la poussée du bétail.
Leurs ancêtres devaient aussi se protéger de toute sorte d'individus qui n'avaient aucun respect pour autrui.
Ils devaient être en mesure de se défendre ou de fuir rapidement et discrètement. Ils avaient inventé un dispositif que jules César comparait à de véritables murs végétaux et qui subsiste encore aujourd'hui : la haie plessée !
César disait d'eux : " [...] pour se garantir des pillages dont leurs voisins pouvaient les menacer par des excursions à cheval, ils étaient dans l'habitude de couper de jeunes arbres, de les courber, d'y placer transversalement de nombreuses branches, et d'entremêler le tout d'épine, afin qu'à l'instar d'un mur, ces haies leur servissent de retranchements , à travers lesquels il n'était possible, ni de pénétrer, ni même de voir." (César - La Guerre des Gaules Chapitre XVII - Traduction Th.Berlier 1825. Ed. Parmentier Paris).
Les mémoires de César rapportent une tradition observée dans le Brabant et le Hainaut de l'actuelle Belgique.
Cette technique du plessage était en fait utilisée traditionellement par les celtes, aussi bien en Grande Bretagne que sur le continent.
En Morvan et dans quelques régions, elle existe encore tant que le bocage est maintenu.