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Gestion des déchets - III. Le Le recyclage des déchets biodégradables

 

Limiter la quantité de gaz à effet de serre dans l'atmosphère par le recyclage des déchets biodégradables


 

 

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Tri-recyclage : sigles et jargon

 

  • BPC : Biphényles polychlorés
  • BPA : Bisphénol A
  • C10-C50 : hydrocarbures pétroliers
  • CAV : Centres d'apport volontaire
  • COHA :Composés organiques halogénés adsorbables
  • COV : Composés organiques volatiles
  • CSR : Combustible solide de récupération
  • DBO : demande biochimique en oxygène
  • DBO5 : demande biochimique en oxygène en 5 jours
  • DCO : demande chimique en oxygène
  • D3E : ou DEEE - Déchets d'équipement électrique et électronique
  • FCR : Fibres cellulosiques de recyclage :
  • GNC : Gaz naturel comprimé
  • GNL : Gaz naturel liquéfié
  • GNV : Gaz naturel pour véhicule (méthane)
  • HAP : Hydrocarbure aromatiques polycycliques
  • LET : Lieu d'enfouissement technique
  • MES : Matière en suspension
  • OMR : Ordure ménagère Résiduelle
  • PAV : Points d'apport volontaire
  • PCR : Plastique recyclé (post-consumer recycle)
  • PCM : Pâte chimico-mécanique
  • PCTM : pâte chimico-thermomécaniques
  • PMM : Pâte mécanique sur meule
  • PMR : Pâte mécanique de raffineur
  • PTM : Pâte thermomécanique
  • PMC : Emballages plastiques, métalliques, cartons (boissons)
  • REFIOM : Résidus de fumées d'incinération
  • TMB : Traitement mécano biologique

 

Catégories de plastiques

  • 1-PET : polytéréphtalate d'éthylène
  • 2-PEHD : polyéthylène haute densité
  • 3-PVC : chloroéthène/polychlorure de vinyle
  • 4-PEBD : polyéthylène basse densité
  • 5-PP : polypropylène
  • 6-PS : polystyrènes expansés
  • 7-PC et autres : polycarbonate et autres types de plastiques

 

 

La méthanisation

La méthanisation est une technique de production de biocarburant : du gaz méthane est obtenu par fermentation anaérobique (sans oxygène) des déchets végétaux, déchets ménagers et des déjections animales dans une cuve appelée digesteur1.

le procédé permet de fabriquer de l'électricité, de chauffer des locaux (en cogénération2) et le digestat3 composté ou non remplace l'engrais . Après Epuration, le biogaz peut aussi être utilisé comme biométhane dans les véhicules roulant au gaz naturel GNV) ou injecté dans les circuits de gaz ménagers

Le biogaz obtenu est composé d'environ de 50 à 70% de méthane, de 20 à50% de gaz carbonique (CO2) et de traces d'azote (N2), d'ammoniac (NH3), et d'hydrogène sulfuré (H2S). L'odeur dégagée par ces deux derniers gaz fait qu'il est préférable d'éloigner le digesteur des maisons d'habitation.

Si la technique est difficilement applicable dans la résidence secondaires d'un particulier, elle pourrait être largement utilisée dans les fermes d'élevage du Morvan

déjà dans dans les années 1940 en Algérie les colons produisaient le "gaz de fumier" et ses produits dérivés, la chaleur, l'électricité, le digestat3 .

Avec le temps, la technique du "biogaz à la ferme" a été vulgarisée dans les pays en développement, à Madagascar en Afrique et en Asie.

C'était une solution pour compenser le manque d'infrastructures pour le transport de l'énergie et la pauvreté qui ne permettait pas d'acheter des engrais

Est ce un retour d'expérience si les moines de l'abbaye de La‑Pierre‑qui‑vire à Saint‑Léger‑Vauban ont installé un digesteur dans leur ferme ?

Ne se sont ils pas inspiré du travail réalisé par leurs anciens à Madagascar, dans le monastère bénédictain Masina Maria sur la route de Mahitsy au Nord-ouest d'Antananarivo4 ?

Depuis de nombreuses années les chercheurs et les agronomes ont mis au point et amélioré les techniques de méthanisation (Cirad, UTC Compiègne, INRA Narbonne, etc) et amélioré les procédés : désulfurisation, traitement des odeurs, cogénération, etc.

Il y a aujourd'hui d'autres choix que le composteur rudimentaire de brousse ou l'usine ultra-moderne d'une ville.

Il est curieux de constater que le Morvan, pays d'élevage par excellence n'utilise pas plus cette énergie verte !

 

glossaire du recyclage
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Le compostage

Il s'agit simplement d'imiter la nature qui depuis des siècles transforme ses déchets en humus et recycle ainsi les éléments nécessaire au développement des végétaux et des micro-organismes.

Le compostage est un processus de décomposition de produits organiques par voie aérobique c'est à dire en présence d'oxygène contrairement à la méthanisation.

Il nécessite un substrat (feuilles, herbe, déchets ménagers biodégradables) de l'eau, de l'oxygène, des micro-organismes (bactéries, champignons) et si quelques vers de terre s'installaient dans la masse en décomposition ce n'en serait que mieux pour créer une porosité suffisante.

Contrairement aussi à la méthanisation, un compost ne dégage pas d'ammoniac ou d'hydrogène sulfuré donc ne sent pas mauvais.

Si c'était le cas cela signifierait que des processus anaérobiques (pourrissement) se mettaient en place et il faudrait alors l'aérer pour augmenter la circulation de l'oxygène de l'air.

La documentation ci-dessous détaille les cas possibles et explique pour les plus curieux, les mécanismes biochimiques qui interviennent.

Concrètement, comment faut il procéder pour composter ses déchets ménagers biodégradables ?

Traditionnellement à Montreuillon, le compostage se faisait simplement en tas dans l'ouche voisine de la maison. Il était arrosé à l'eau de pluie ou celle de l'Yonne (elle ne contient pas d'eau de javel) en cas de sécheresse et protégé des grosses pluies (pour éviter de lessiver la potasse).

L'humidité était jugée convenable quand le compost pressé dans une main ne coulait pas comme une éponge et ne s'effritait pas.

Le tas était retourné régulièrement pour entretenir une aération suffisante et une température homogène. Il ne devait pas sentir mauvais et ne pas pourrir.

Il était approvisionné avec les déchets de la table, les feuilles mortes, les résidus de taille (déchiquetés si possibles ou coupés courts), pas trop d'herbe de tonte (pour entretenir un rapport C/N8 pas trop bas diraient les spécialistes).

Les vers de terres et la micro-faune, les micro-organismes et les champignons s'installaient tout seul (apportés en même temps que les feuilles mortes et autres végétaux du jardin provenant également du sol) et à l'automne suivant (8 à 10 mois) le compost était prêt.

Dans un jardin d'agrément, l'utilisation d'un composteur est plus indiquée mais le principe est rigoureusement le même.

 

 

Comment réussir un bon compost

Il n'est pas besoin pour cela d'apprendre par coeur un livre de recettes mais plutôt de faire appel à son bon sens :

Comme indiqué ci-dessus, le compostage est le résultat d'une dégradation des végétaux sous l'action de la micro-faune et la micro-flore du sol dans un système bien aéré. Par conséquent :

  • Il faut éviter d'y mettre des produits toxiques qui vont tuer les bactéries, champignons et autres vers de terre.
  • Si le délai d'utilisation prévu est de 1 an, il ne faut pas y mettre de bois de menuiserie ou des coquilles d'huîtres qui mettront des années à se dégrader.
  • Si le compost doit être utilisé dans un potager ou un jardin d'agrément, il faut éviter d'y incorporer des graines de mauvaises herbes qu'il faudra ensuite détruire.
  • Enfin celui qui élève des animaux domestique doit éviter de mettre des litières qui peuvent contenir des germes pathogènes nocifs pour ses chats.

Pour être complet, il faut maintenant sacrifier aux listes de consignes

On peut composter

Ce qui est dégradable par les micro-organismes, bactéries, champignons, verre de terre, ... et qui n'est pas toxique pour eux
  • les épluchures et fruits et légumes (y compris les peaux d'oranges), coquilles d'oeufs et de fruits secs, laitages et les restes de repas
  • les filtres à café et thé, les essuie-tout en papier
  • les papiers et cartons réduits en morceaux et non imprimés
  • les feuilles mortes, les fleurs fanées, les tailles broyées ou coupées court
  • les mauvaises herbes (avant qu'elles ne montent en graine), les tontes de pelouses
  • les cendres de bois
  • les fiantes de volailles
  • le fumier d'herbivores (cheval, lapin, chevre)
  • les morceaux de viandes ou de poisson avant qu'ils ne sèchent (attire les chats et les rats)

On ne peut pas composter

ce qui n'est pas biodégradables et/ou qui est toxique pour les agents de dégradation
  • les mauvaises herbes montées en graine (pour éviter une propagation lors de l'épandage du compost)
  • les os et arrêtes de poisson qui sont tres longs à se décomposer et attirent les chats et les rats
  • les coquilles d'huître et moules pour la même raison
  • les aiguilles de résineux (contiennent des inhibiteurs de croissance)
  • de la terre et du sable (inutiles dans le compost)
  • les cendres de charbon (houille)
  • les litières de chats et chiens (présence de germes éventuellement transmissibles)
  • les mégots de cigarettes (les goudrons et la nicotine sont de puissants écotoxiques)
  • les sacs en plastique non-biodégradables

 

Michel Partiot Académie du Morvan ‑  novembre 2019

 

 

glossaire du recyclage
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Bibliographie

  • Djerma C., Dabat M.-H., Gabas J.-J. 2016. Action publique et politique de diversification du mix énergétique vers les énergies renouvelables en Afrique de l'Ouest. Focus sur le cas des agrocarburants au Burkina Faso - Mondes en développement 176:43-58

 

Documentation numérique

Biogaz - méthanisation

LeCompost

 

Notes

  1. Digesteur : cuve dans laquelle se produit la fermentation anaérobique (sans oxygène) des déchets.
  2. Cogénération : une même source d'énergie pour plusieurs usages. Par exemple produire simultanément de la chaleur et de l'électricité à partir d'un moteur alimenté par du biogaz. le biogaz fait tourner un moteur qui anime un alternateur qui produit de l'electricité et chauffe. La chaleur produite par le carburant qui brule et celle qui provient du refoidissement du moteur est récupérée pour chauffer des locaux.
  3. Digestat : sous-produit issue de la méthanisation, riche en matière organique qui peut être utilisé directement en fumure ou de préférence après un compostage.
  4. Monastère bénédictain Masina Maria : Les moines de La‑Pierre‑qui‑vire fondèrent au Viêt Nàm dès 1936, au Cambodge en 1950 des monastères bénédictains. A Madagascar le RP Mayeul de Dreuille fonda en 1954 le Monastère Sainte Marie (Masina Maria) à Ambohimanjakarano. Dans la Grande Ile, les moines-agronomes bénédictains et jésuites apportèrent des méthodes agricoles adaptées aux villages pauvres et isolés, comme celle de la méthanisation. Citons par exemple le père Henri de Laulanié sj, ancien élève de l'agro-Paris qui mit au point la technique du Système de Riziculture Intensive (SRI) bien connue des agronomes.
  5. Masina Maria Mpanjakavavy : "Sainte Marie Reine" en français. En effet, l'appellation "vierge Marie" se traduit mal chez les malgaches car pour eux ce n'est pas la virginité qui est importante mais la fécondité. De plus, être vierge du péché originel leur est incompréhensible. Le peuple préfère la considérer comme une reine d'origine divine comme l'étaient leurs souverains. Mais on est loin du Morvan et de La‑Pierre‑qui‑vire !
  6. GNV : Gaz Naturel pour Vehicule Constitué de 97% de méthane, le même gaz que celui qui est distribué en France. Le signe GNV devrait à terme être remplacé par la norme européenne GNL (gaz naturel liquéfié) et GNC (gaz naturel comprimé). Le GNV (méthane) est complètement différent du GPL (butane + propane)
  7. CSR : Combustible solide de recyclage ou refuse-derived fuel RDF en anglais. Sous forme de poudres, ou de briquettes , ils sont fabriqués à partir des refus de tri des déchets. Ils sont généralement brulés en cimenteries ou dans les incinérateurs
  8. C/N : rapport Carbone sur Azote. Permet de juger de l'aptitude de la matière organique à se décomposer rapidement dans le sol. Pour se développer la micro-faune et la micro-flore du sol a besoin de carbone comme source d'énergie et d'azote pour synthétiser leurs proteines. Pour un compostage dans des conditions optimales C/N doit être situé entre 25 et 35 (C/N trop haut, le compost ne chauffe pas donc pas de dégradation; C/N trop bas le compost surchauffe et tue les micro-organismes)

 

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