Les origines de cette vache sont variables selon les auteurs; Pour les uns, ce sont les huns d'Europe centrale qui l'ont amenée, pour d'autres ce sont les Lombards.
La version la plus exotique est la plus séduisante : elle serait revenue des croisades en tirant les lourds chariots des seigneurs de Damas de Thianges, seigneurs de Semur, grande famille noble du Brionnais au sud de la Bourgogne qui a donné à la chrétienté Renaud, abbé de Vezelay et plus tard évêque de Lyon et Saint Hughes abbé de Cluny.
La race s'est développée entre le 14eme et le 18me siecle entre l'Arconse et la Loire et entre les monts du Beaujolais et ceux du Morvan. Qui que ce soit qui l'ait amenée, elle est donc bien de chez nous !
Dans le Brionnais et le Comté de Charolle, pour des raisons politiques, les gestionnaires des terres avaient pouvoir de décision sur les rotations culturales et pouvaient agir en vrai propriétaires. De ce fait les élevages se sont développés et ont très tôt approvisionné Lyon et même Paris dès 1747 : les animaux y étaient acheminés en troupeau par les "toucheurs" et leur aiguillon (perche de cornouiller terminé par une pointe)
En 1775, Claude Matthieu venait de la vallée d'Orval une région d'embouche célèbre en Brionnais, et plus précisemment du village d'Oyé. Il s'établît fermier de la famille de Damas à Anzely près de Nevers commença l'élevage de charolaises
Ce fut le début de la colonisation du Morvan par cette race docile et robuste qui supplantât rapidement la petite vache rouge d'origine.
Ce pionnier fut remplacé en début du xixe siècle par l'un de ses voisins du Brionnais, le fils cadet de Jean-Baptiste Ducray qui y fit souche
Les historiens se souviennent que la famille de Damas était alliée à la famille Talleyrand-Périgord elle même alliée à la famille de Choiseul-Praslin et à la famille de Bearn qui possédait des terres à la fois à Montreuillon et en pays Amogne (Saint-Saulge situé à peine à 7 lieues (environ 30 km) qui était un centre de foires très important dès 1437). Une partie de celles-ci fut achetée en 1889 par Etienne Partiot, agriculteur-éleveur à Montreuillon et revendues par ses héritiers en 1950 à Georges Emery (dit Robert), éleveur également ... ! Les échanges entre ces localités étaient intenses. De là à imaginer que ces vaches blanches purent arriver depuis Anzely par Saint Saulge dès la fin du xviiie siècle à Montreuillon, il ne serait pas aberrant de le penser ... !