Lorsque le canal du Nivernais fut achevé en 1841 par la "Compagnie des quatre canaux"4 il fallut se rendre à l'évidence : en période de basses-eaux ou d'étiage5 les réservoirs de Baye et de Vaux, même surélevés grâce à de nouvelles digues, ne suffisaient pas à l'alimentation régulière du bief de partage des eaux.
Il fut alors décidé de creuser la "rigole d'Yonne" qui capterait l'eau de l'Yonne au pont de "Pannessière"11 grâce à une prise d'eau comprenant un barrage à aiguilles12, une grille-passerelle et un jeu de vannes.
Sur la commune de Montreuillon, la rigole devait franchir le ruisseau Cizeau à Marigny et surtout la vallée de l'Yonne (le fameux aqueduc de Montreuillon de 33m de haut devait être construit) pour acheminer l'eau de l'Yonne jusqu'à Port-Brûlé sur la commune de La collancelle.
L'ensemble fut opérationnel en 1843 !
L'aventure de la rigole n'en était pas terminée pour autant car ce cours d'eau artificiel n'était pas bétonné à l'origine : le fond était colmaté avec de la glaise et de la paille mais il fallait tenir compte des infiltrations. Depuis toujours, le Morvan granitique, suinte de partout à la moindre pluie et de nombreux ruisseaux croisaient le cours de la rigole : certains furent aménagés pour compenser les pertes d'eau, d'autres passaient au-dessous ou au-dessus.
Ainsi cet ensemble ingénieux a pu fournir chaque année depuis plus de 170 ans, 25 millions de m³ au bief de partage (Les étangs de Vaux et de Baye apportent quant à eux 4 millions de m³ par an) !
Avec le temps, dans les années 1930-35, la rigole fut bétonnée et certains passages difficiles furent modifiés (aqueduc d'Oussy en 1934) mais l'aménagement le plus significatif fut consécutif à la construction du barrage de Pannecière en 1949. Le déplacement en 1954 de la prise d'eau 1 km en aval, au niveau du barrage du réservoir de compensation permit de simplifier considérablement sa manipulation.