Il faut se rendre compte que pendant des siècles, aucune villes n'était éclairées. C'était le paradis des bandits de toute sorte et les habitants risquaient leur vie s'ils devaient se déplacer la nuit.
Louis IX (saint Louis) en 1258 demanda à chaque habitant de Paris d'éclairer sa façade. Il autorisa les bourgeois à créer une milice privée, le "Guet". Mais les moyens d'éclairage étaient rudimentaires, quant aux soldats munis de lanternes qui éclairaient mal, ils ne faisaient que se signaler aux voyous qui se cachaient à leur passage.
En 1465, Louis XI reprit l'idée et signa une nouvelle ordonnance, François Ier fit de même en 1524, tout comme Henri II en 1558.
Aucun ne parvint à instaurer un service satisfaisant : l'éclairage était insuffisant, ne durait pas toute la nuit, il fallait moucher les chandelles et les remplacer ce qui nécessitait un travail fastidieux des habitants impossible à imposer dans la durée.
Pourtant, en mars 1662 l'abbé Laudati de Caraffe obtint de Louis XIV le privilège d'organiser un service porte-flambeaux et lanternes pour accompagner les sorties nocturnes, ce qui eut un grand succés !
Louis XIV confia la tache d'éclairer Paris en 1667 au Lieutenant Gabriel N. de La Reynie. Celui-ci fit suspendre dans tout Paris des lanterne à chaque coin de rue et tout les 5 à 6 toises2. Au signal chacun était tenu d'allumer la chandelle mais il fallait aussi "moucher" la mèche pour maintenir une clarté suffisante. Il faut croire que ce n'était pas suffisant car les services de Laudati continuèrent de fonctionner. Ce n'est qu'en 1758 que cela devint un service de l'Etat organisé.
Ce procédé à chandelle fut maintenu jusqu'en 1763 et seule l'invention des réverbères à huile par Bourgeois de Chateaublanc changea significativement la situation .
Paris fut éclairée, mais à la campagne cela prit plus de temps !
►Aujourd'hui, Montreuillon est dans l'obscurité complète entre 21h et 6h du matin. Mais il est vrai qu'il est possible dans ce village, d'admirer les étoiles ou d'aller diner chez des amis à pieds la nuit sans se faire détrousser et que ceux qui payent des impôts ne s'en plaignent pas !
Le premier témoignage connu date du xiie siècle et fut rédigé par Pierre le Vénérable abbé de Cluny qui évoquait celle de Charlieu (proche de Roanne).
Il s'agissait d'une colonne creuse de plusieurs mètres de haut placée au centre des cimetières. A son sommet se trouvait un espace protégé et ajouré dans lequel était placé une lampe à huile qui brûlait toute la nuit.
La lumière symbolisait Dieu qui protègeait ses enfants et éloignait les esprits malfaisants. Les lanternes de par la lumière diffusée sont riches de sens théologiques et eschatologiques3
Jusqu'à la fin du xie siècle le cimetière bénéficiait du droit d'asile pour tous. C'était un lieu saint et inviolable, mais au xiie siècle, l'Eglise consacra ces lieux4 pour s'en assurer la gestion et imposer ses règles (terre chrétienne).
L'église n'a pas osé interdire ces lanternes mais elle les transforma en témoins disant au chaland : "Veillez car vous ne savez ni le jour, ni l'heure ...". Aujourd'hui, toutes sont éteintes !