Autrefois à Montreuillon, comme dans la majorité des villages de la région, vivaient et travaillaient de nombreux artisans.
Il y avait entre autres un sabotier, Alexis Perrin, père de Michel qui exerçait là où habite toujours son fils.
Alexis Perrin était originaire de Blismes. Né en 1894, il fut mobilisé lors de la première guerre mondiale et fut gravement blessé dès le début des combats, le 19 août 1914, une balle dans chaque poumon et un éclat d'obus qui nécessita l'amputation d'une jambe ! Son courage lui valut la légion d'honneur
A son retour, il partit à Saint-Etienne pour apprendre l'horlogerie et rencontra là-bas Honorine, une savoyarde, qu'il épousa.
Mais les médecins lui dirent que l'horlogerie n'était pas assez "physique", qu'il fallait qu'il "se dépense", alors il revint à Montreuillon pour reprendre son métier de sabotier, d'abord sur la place de l'église dans l'actuelle maison Bondat (celle où habita Jean Severin). puis dans le bâtiment où vivent actuellement Michel et Marguerite Perrin.
Honorine, quant à elle, ouvrit une mercerie en face de la saboterie.
Michel se souvient avoir travaillé avec son père et nous explique la fabrication des sabots
Des bois divers étaient employés : bouleau, hêtre, verne (aulne), noyer et même merisier. Les troncs entiers étaient livrés par les forestiers Blandin-Bezille-Bongard-Bazot. Ils étaient sciés en billots à la longueur voulue puis ébauchés avec la scie à ruban.
Deux machines étaient utilisées :
- L'une pour la forme, suivant le positionnement du guide, elle dégrossissait les sabots couverts, les sabots à bride ou les claques.
- L' autre servait à creuser, pied droit ou gauche.
Ensuite, à l'aide du paroir, l'artisan terminait le talon et la pointe du sabot. Le travail de finition de l'intérieur s'effectuait avec une cuillère et des rabots.
Enfin, les sabots étaient décorés et vernis.
Les clients étaient des particuliers mais la saboterie Perrin fournissait aussi les aciéries d'Imphy. En effet, le sabot servait de chaussure de sécurité et Michel se souvient des grosses livraisons en voiture.
Alexis Perrin décéda en janvier 1967.
Michel continua une dizaine d'années mais avec le progrès (bottes- chaussures de marche et de sécurité, etc.) l'activité de la saboterie déclina et Michel dut fermer son atelier.
Une page de l'histoire de Montreuillon se tournait !